Au-dessus de Blatten, le Petit Nesthorn demeure en mouvement
Quatre jours après la rupture du glacier du Birch qui a recouvert Blatten (VS) sous les gravats, la montagne reste en mouvement. Les éboulements au Petit Nesthorn se poursuivent, selon Matthias Ebener, chef de l'information de l'état-major régional de conduite. Mais tout ce qui descend s'arrête là où se trouvait le glacier auparavant, a ajouté Matthias Ebener dimanche matin. Une intervention de spécialistes avec des machines sur le cône de déjection n'est toujours pas possible.
Les géologues n'ont pas encore levé l'alerte. La question de savoir quand les experts pourront se rendre dans la zone reste ouverte.
Entre-temps, le niveau du lac retenu derrière le cône de déjection a très légèrement baissé, précise Matthias Ebener à Keystone-ATS. Samedi après-midi, il avait légèrement augmenté, mais à un niveau stable. La rivière de la vallée, la Lonza, reste haute, mais elle est moins sale que ces derniers jours. Vendredi, la Lonza avait commencé à se frayer un chemin à travers l'énorme tas de gravats au fond de la vallée.
Source: ATS
Les résidences secondaires pour dépanner les habitants
Les évacués de Blatten ont un grand besoin de logements habitables à long terme. Les résidences secondaires qui ne sont que peu utilisées pourraient constituer une solution.
«Ici, dans la vallée, il y a encore beaucoup de logements», a déclaré Matthias Ebener, de l'état-major de conduite communal. Il s'agit surtout de résidences secondaires, qui sont souvent utilisées pour les vacances. «Il y a quelques jours, nous avons envoyé un courriel à tous les propriétaires de telles résidences pour leur demander d'envisager de mettre leur logement à disposition», a-t-il expliqué.
La solidarité est très forte et il est incroyable de voir combien de personnes sont prêtes à mettre leur maison à disposition, a-t-il ajouté. Ainsi, les autochtones pourraient continuer à vivre dans la vallée et ne seraient pas obligés de chercher un logement en dehors du Lötschental ou du Valais.
Il y a de bonnes chances que de nombreuses résidences secondaires puissent être habitées par des habitants de Blatten, a ajouté M. Ebener. Les personnes évacuées vivraient par exemple dans ces logements de manière transitoire pendant deux ou trois ans et paieraient un loyer aux propriétaires des maisons, à moins qu'il n'y ait une reprise directe, a expliqué le membre de l'état-major.
Source: ATS
La protection civile surveille le site de Blatten
Plusieurs pavillons de la protection civile (PC) ont été installés au-dessus du cône de déjection de Blatten (VS), le long du versant en face du glacier du Birch. De là, les membres de la PC observent le terrain.
A Blatten, les membres de la protection civile assument principalement deux tâches: d'une part, ils barrent les chemins de randonnée et, d'autre part, ils observent le terrain pour détecter d'éventuels mouvements de la montagne, a expliqué dimanche l'un d'eux à un journaliste de Keystone-ATS sur place. Les mesures professionnelles sont effectuées par l'état-major régional de conduite.
Du côté des dons, la Chaîne du bonheur avait déjà récolté samedi matin 4'299'112 francs, a indiqué une porte-parole à Keystone-ATS, confirmant une information du Matin Dimanche.
Source: ATS
Un éleveur de mouton porté disparu à Blatten
Un éleveur de moutons de 64 ans est porté disparu à Blatten depuis plusieurs jours. Lorsque le glacier s'est rompu mercredi après-midi, l'homme se trouvait dans son écurie, a indiqué une source bien informée au «Tages Anzeiger». L'établissement est situé à environ 300 mètres à l'extérieur de la zone d'évacuation et est complètement détruit. Comme l'écrit le journal, il se pourrait que l'homme soit décédé.
Le Ministère public du Valais traite l'affaire. Il faut clarifier les raisons pour lesquelles l’étable n’a pas été évacuée et pourquoi le soixantenaire a quand même été autorisé à voir ses animaux. La police doit continuer à clarifier comment la recherche de la personne disparue peut se poursuivre. De nouvelles roches se détachent encore au Kleiner Nesthorn.
La situation est désormais maitrisée à Blatten
La vallée du Lötschental respire un peu mieux: la situation est dans l'ensemble maîtrisée au niveau du lac qui s'est créé à Blatten et du barrage en aval de Ferden. Le ministre de la Défense Martin Pfister s'est lui rendu sur place.
Cependant, il est toutefois encore trop tôt pour lever l'alerte: la situation dans la vallée reste tendue. En raison de l'instabilité persistante de la montagne et du glacier ainsi que du risque de coulées de débris, des évacuations partielles restent en vigueur.
Source: ATS
Quel est le risque pour les communes voisines?
Interrogé sur le risque résiduel pour les villages environnants, Raphael Mayoraz a répondu: «Le danger n’était déjà pas très élevé, et il est désormais encore un peu plus faible.» Il a toutefois précisé qu’un risque d’érosion subsistait en aval dans la vallée. «Cela peut poser problème pour certaines habitations», a-t-il averti, tout en soulignant que ce risque restait «très, très faible».
Neuf millions de mètres cubes se sont effondrés
Interrogé sur le volume exact du glissement de terrain, l’expert en dangers naturels Raphael Mayoraz a précisé: «Le dépôt représente environ neuf millions de mètres cubes. Cela a du sens: ce qui s’est accumulé en bas correspond à ce qui a disparu du flanc de la montagne.» Il a détaillé la composition: environ six millions de mètres cubes de roche et trois millions de mètres cubes de glace provenant du glacier.
Le berger reste introuvable
Le maire de Blatten, Matthias Bellwald, a confirmé que les recherches se poursuivaient: «La personne portée disparue est toujours recherchée, a-t-il déclaré. Tous les efforts sont déployés pour la retrouver.» Le berger s’occupait de ses animaux lorsqu’il a été surpris par l’effondrement du glacier.
Un expert rassure sur les pluies attendues lundi dans le Valais
Matthias Ebener a ouvert la séance de questions en évoquant les précipitations annoncées pour lundi dans le Valais. Quel impact pourraient-elles avoir?
Raphael Mayoraz, expert en dangers naturels, se veut rassurant. «Le débit du fleuve pourrait augmenter, mais les simulations ne sont pas alarmantes. Ça devrait aller.» Il précise qu’une nouvelle simulation sera effectuée dimanche. «Avec le barrage en aval, nous disposons toujours d’une ceinture de sécurité.»
Un hélicoptère mobilisé pour retirer des arbres du lac
Franziska Biner a précisé que la vanne du barrage ne serait pas davantage ouverte. «Elle peut se remplir jusqu’à deux tiers. Au-delà, une alarme se déclenche», a-t-elle expliqué. En cas de remplissage excessif et d’ouverture prolongée, des phénomènes d’érosion pourraient se produire en aval, dans la vallée.
«Cela pourrait engendrer d’autres problèmes», a ajouté Raphael Mayoraz, expert en dangers naturels. Un hélicoptère va désormais être utilisé pour retirer les arbres tombés dans le lac, afin d’éviter qu’ils n’obstruent l’écoulement ou ne provoquent de dégâts.
En cas de déclenchement de l’alarme, les autorités assurent qu’elles sont prêtes à lancer une évacuation.
Le canton pourrait contourner le frein à l’endettement pour aider Blatten
Franziska Biner a pris la parole pour remercier «toutes celles et ceux qui souhaitent soutenir financièrement la commune». «On sent vraiment que les gens veulent aider», a-t-elle ajouté. Elle a laissé entendre que le canton pourrait envisager de contourner le frein à l’endettement pour apporter une aide financière à Blatten.
Franziska Biner a rappelé que la zone touchée par la catastrophe restait sous surveillance étroite. «Le danger n’est pas écarté dans la zone sinistrée», a-t-elle insisté. Elle a également exclu que des personnes puissent y travailler pour l’instant.
Selon Raphael Mayoraz, «la situation est un peu meilleure qu’hier»
Raphael Mayoraz, de la cellule valaisanne des dangers naturels, s’est exprimé lors du point presse. Il a indiqué que le niveau du lac avait baissé d’un mètre par rapport à la veille. «La situation est un peu meilleure qu’hier», a-t-il déclaré, tout en appelant à la prudence.
Le danger de petites coulées de boue persiste. «Nous verrons comment cela évolue dans les prochaines heures», a ajouté l’expert. Selon lui, le risque pour les villages alentour est également moins élevé que ces derniers jours.
«À Gampel, tout le monde est prêt»
Raphael Mayoraz a évoqué la commune de Gampel, en précisant: «À Gampel, tout le monde est prêt», en cas de scénario extrême nécessitant une évacuation. Il a toutefois tempéré: «Un tel scénario est très improbable, mais il faut s’y préparer malgré tout.»
«La montagne continue de s’éroder et le glacier a atteint la vallée»
«Certaines ont tout perdu», a reconnu Matthias Bellwald, maire de la commune, lors d’une conférence de presse à 16h. Pour l’instant, aucune solution de relogement à moyen terme – pour deux à trois ans – n’a pu être trouvée pour les familles et les couples sinistrés. «Ce dont nous n’avons pas besoin maintenant, c’est de pessimisme et de lourdeurs administratives», a-t-il insisté.
Malgré tout, Matthias Bellwald veut croire en un renouveau. «Ceux qui disposent encore d’un logement doivent redonner vie au village», a-t-il lancé. Le niveau du lac formé par l’éboulement a baissé d’environ 40 centimètres vendredi soir – un signe encourageant.
Si le 28 mai restera une «journée noire» dans l’histoire de Blatten, le maire y voit aussi un tournant. «Le 30 mai marque un nouveau départ», affirme-t-il. Une feuille de route pour la reconstruction sera présentée à la prochaine assemblée communale. «Nous exposerons nos objectifs clairs et les modalités de financement.»
Matthias Bellwald a également remercié la conseillère d’État Franziska Biner, les journalistes, et les nombreux donateurs pour leur soutien. Concernant la situation sur le terrain, il a souligné: «La montagne continue de s’éroder. Le glacier a atteint la vallée, il n’en reste presque plus en amont.» Mais une note d’espoir demeure: «Lonza semble avoir trouvé sa voie.»
