Les arnaques sur internet sont en forte hausse en Suisse. De plus en plus de personnes se font avoir comme des rats par des escrocs en ligne. Blick vous listait récemment plusieurs conseils pour préserver les seniors face à ce genre d'arnaques. Mais cette Suissesse n'a apparemment pas pris connaissance de l'article. Elle s'est fait avoir comme une bleue.
Son fanatisme pour un acteur aura eu raison d'elle. Tout a commencé lorsque la Bernoise a reçu une demande d'amitié d'un inconnu sur une application – demande qu'elle accepte immédiatement. Et pour cause: la photo de profil est une photo de son acteur italien favori, Terence Hill.
Des nouveaux travaux coûtent cher
La femme n'a pas pensé une seconde qu'elle pouvait avoir affaire à des escrocs malintentionnés. Après quelques échanges de messages charmants, son interlocuteur a déclaré vouloir lui offrir une maison au bord de la mer en Italie. Trop beau pour être vrai. Mais la Bernoise décide de fermer les yeux et se laisse emporter par ses fantasmes.
Lors d'un entretien avec la «Berner Zeitung», la pauvre femme raconte que des travaux de rénovation de la maison étaient apparemment nécessaires. Son ami virtuel, en plein divorce, n'est évidemment pas en mesure de les financer lui-même. La victime fait alors le premier paiement de la somme demandée avec une carte prépayée.
Mais d'autres «problèmes» surviennent alors. Et les demandes d'argent s'accumulent. Des nouveaux stores sont soudainement nécessaires. Il faut acheter des plantes pour le jardin. Un avocat est même nécessaire pour s'occuper des finances! Les montants varient entre 100 et 2000 francs à chaque fois. Et la Bernoise, toujours aveugle, débourse encore, et s'accroche à l'idée de cette maison avec vue sur la mer dans le Sud.
Elle n'a plus le choix: elle doit vendre ses chats
Mais la bénéficiaire de l'AI se retrouve vite dans une situation financière difficile. Son compte est vide. Pour assurer la construction de sa villa de rêve, pas le choix: elle se résigne à vendre une partie de ses meubles et des objets de valeur. Même ses deux chats y passent. La victime n'hésite pas à se séparer de ses deux animaux de compagnie contre de l'argent pour continuer à verser les montants à son cher ami.
Pourtant, un beau jour, la femme doit se rendre l'évidence: elle est victime de cybercriminels et a sauté la tête la première dans le piège qu'on lui tendait. La police cantonale bernoise s'est saisie de l'affaire, mais les possibilités d'action sont restreintes: «Au niveau international, les possibilités de poursuites pénales sont insuffisantes.» Son rêve italien s'est transformé en cauchemar. Au total, la pauvre victime aurait perdu environ 7000 francs.
«Les victimes s'en veulent d'avoir été naïves»
Selon les statistiques de la police, l'escroquerie numérique est en augmentation en Suisse. 22'000 cas ont été signalés en 2022, sans compter les cas non déclarés. «De nombreuses victimes s'en veulent à elles-mêmes», explique Christian Thiel, professeur à la Haute école internationale des sciences appliquées, à la «Berner Zeitung». Il ajoute: «L'escroquerie ne repose pas sur la faiblesse de la victime, mais sur un désir qui fonctionne comme point de départ.»
Aujourd'hui, la femme voit clair: elle n'envoie plus d'argent à l'escroc. Elle a néanmoins gardé contact avec lui pour éviter qu'il ne fasse subir la même chose à d'autres personnes, justifie-t-elle au journal.