Une défaite en finale qui fait mal
Novak Djokovic: «J'ai vraiment détesté Stan depuis ce jour»

Il y a dix ans, Novak Djokovic essuyait à Paris l'une des défaites les plus douloureuses de sa carrière contre Stan Wawrinka. Le meilleur joueur de tous les temps a aujourd'hui des mots flatteurs pour le Vaudois, à la fois un rival, un ami et une source d'inspiration.
Publié: 03.05.2025 à 12:17 heures
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Dernière mise à jour: 03.05.2025 à 12:19 heures
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Ils se connaissent et s'apprécient: Novak Djokovic et Stan Wawrinka sont des compagnons de route de longue date.
Photo: Sven Thomann
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Marco Pescio

En ce printemps maussade, peu de choses font sourire Novak Djokovic (37 ans) sur les courts. Le recordman des titres en Grand Chelem traverse une période compliquée, enchaînant les revers. Mais il suffit d’évoquer un certain match du passé pour que le Serbe s’anime, même si ce souvenir reste teinté de douleur.

Il s’agit de la finale de Roland-Garros 2015, perdue face à Stan Wawrinka (40 ans). Dix ans déjà. Et à l’occasion du Masters 1000 de Madrid, ce moment est remonté à la surface lors d’une conférence de presse. Ce jour-là, Novak Djokovic s’était incliné 4-6, 6-4, 6-3, 6-4, laissant une fois encore échapper la «Coupe des Mousquetaires» — qu’il finira tout de même par décrocher l’année suivante.

«C’est l’une de mes défaites les plus dures», confie-t-il. «Je pensais que sans Rafael Nadal en face, j’avais enfin une vraie chance. Mais Stan est arrivé et m’a volé le titre avec un tennis incroyable.»

Dix ans après ce 7 juin 2015, Novak Djokovic a pris du recul. Il rit, même, à l’évocation de son bourreau du jour. À Madrid, avant son élimination, il s’est longuement étendu sur Stan Wawrinka, ce rival de toujours devenu un compagnon de route respecté.

«C'est super impressionnant»

«On rigole encore aujourd’hui sur le fait que c’est son short à carreaux qui a tout changé ce jour-là», lance-t-il, hilare, en interpellant la salle: «Qui s’en souvient encore? Et il est même venu en conférence de presse des vainqueurs avec ce look... J’ai vraiment détesté Stan à ce moment-là. Non, je plaisante. On est de bons potes. C’est un joueur exceptionnel et une personne que j’apprécie énormément.»

Novak Djokovic estime que le Suisse est «très sous-estimé» dans les discussions sur les plus grands de l’histoire. «Il a gagné l’or olympique en double, trois titres du Grand Chelem, et sa carrière est tout simplement magnifique. Aujourd’hui, il a 40 ans, il a subi je ne sais combien d’opérations, et pourtant, il continue. Il est l’un des premiers à l’entraînement, il fait tout ce qu’il faut — et même plus. C’est vraiment impressionnant.»

Un respect mutuel entre les deux hommes

Les deux hommes se côtoient depuis vingt ans. Leur relation n’a pas toujours été linéaire, mais elle est restée honnête et respectueuse. Novak Djokovic l’avait déjà dit: entre eux, il y a toujours eu une sorte de franchise et de respect mutuel. Et Stan Wawrinka ne tarit pas d’éloges non plus: il a souvent affirmé qu’il «adorait» s’entraîner avec le Serbe, tant son exigence le poussait à se dépasser.

Le choix des Challengers

Aujourd’hui, c’est Novak Djokovic qui s’incline devant la ténacité du Vaudois, impressionné par sa volonté de repartir au combat, jusque dans les tournois Challenger. «Moi, je n’ai jamais été dans cette situation, et j’espère ne jamais y être. Mais j’ai une immense admiration pour Stan — et aussi pour Andy (Murray). Ça en dit long sur leur mentalité de champions.»

Cette semaine, Stan Wawrinka tente justement sa chance sur le circuit secondaire, à Aix-en-Provence. Quant à une nouvelle confrontation avec Novak Djokovic, elle devra encore attendre: classé 158e, le Vaudois dépend désormais d’invitations, même pour les Challengers.

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