Roger Federer revient sur son parcours
«Les années de 18 à 21 ans ont été dures pour moi»

Dans une interview publiée par les journaux du groupe Tamedia, Roger Federer revient sur les moments marquants de sa carrière. Le Bâlois donne un aperçu de sa «nouvelle» vie.
Publié: 17:51 heures
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C'est officiel, Roger Federer va entrer au Hall of Fame du tennis.
Photo: Andy Wong
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ATS Agence télégraphique suisse

On le sait depuis quelques jours, Roger Federer va entrer au Hall of Fame du tennis. Pour la vidéo annonçant la nouvelle, le vainqueur de 20 tournois du Grand Chelem a choisi un endroit particulier. Il la regarde entouré des juniors au centre de Swiss Tennis à Bienne.

La demande de revenir sur sa jeunesse s'est imposée d'elle-même au cours de la conversation. Ce qui l'a le plus surpris dans son parcours d'adolescent à membre du Hall of Fame, c'est que ce chemin «a été plus facile que je ne l'avais imaginé», explique Federer. «Je n'aurais jamais cru que j'entrerais au Panthéon du tennis ou que je gagnerais Wimbledon, j'espérais simplement réussir à passer professionnel. J'espérais que quitter l'école à 16 ans ne serait pas une erreur au final.»

Roger Federer referait le même parcours. «Je ne changerais rien. Je voudrais revivre tout cela, avec tous les hauts et les bas. Toutes ces expériences ont fait de moi la personne que je suis aujourd'hui.»

«Les années entre 18 et 20, 21 ans ont été difficiles»

L'homme aux 20 titres du Grand Chelem se souvient également de ses débuts. «Le plus compliqué pour moi a été la transition entre le tennis junior et le tennis professionnel. Quand on voyage beaucoup, qu'on perd souvent et qu'on est aussi émotif que moi, on se dit: je n'ai pas lu les petits caractères du contrat. Ce n'est pas seulement du plaisir et du jeu. Ce sérieux m'a pesé. Les années entre 18 et 20, 21 ans ont été difficiles.»

Interrogé sur les éléments ou les personnes qui ont été déterminants dans son parcours, Federer cite d'abord Pierre Paganini, son préparateur physique: «Pierre Paganini a été extrêmement important pour moi. Il était bien plus qu'un préparateur physique, il était mon mentor. Sans lui, ma carrière aurait été différente. Il m'a montré comment et à quelle fréquence je devais m'entraîner. Et il m'a soutenu dans tout ce que je faisais.»

Il évoque également son entraîneur Peter Carter, décédé dans un accident de voiture lorsque Federer avait 20 ans. «Je ne sais pas à quel point sa mort a changé ma perspective, explique-t-il. Je trouve simplement extrêmement dommage qu'il n'ait pas pu assister à une grande partie de cette incroyable carrière.» Le Bâlois revient aussi sur le rôle de ses parents: «J'ai beaucoup à apprendre d'eux. Ils ne s'immisçaient pas dans mes affaires si ce n'était pas nécessaire. Ils m'appelaient, appelaient mon entraîneur à Swiss Tennis et Pierre, et demandaient: «Comment ça se passe?» Et si tout le monde disait que tout allait bien, ils ne s'en mêlaient pas.»

Le fils de Federer dispute des tournois

Père lui aussi depuis plusieurs années, Federer parle également de son rôle auprès de son fils Leo, qui participe déjà à des tournois: «J'essaie maintenant de construire un cadre pour Leo qui n'a que onze ans.» Il ne se voit pas comme un entraîneur: «Si on a besoin de moi, je suis là. J'aime aider, même avec d'autres enfants. Mais c'est à quelqu'un d'autre de s'occuper de l'entraînement. Je me considère plutôt comme le «directeur général» de Leo. Pendant longtemps, je ne l'ai pas poussé. Mais depuis environ un an, depuis que je remarque qu'il veut jouer de plus en plus, j'essaie de lui donner cette possibilité.»

Photo: Getty Images

Federer joue à nouveau plus au tennis qu'après la fin de sa carrière il y a trois ans. «Après ma retraite, j'ai fait beaucoup de rééducation, raconte-t-il. J'ai continué à m'entraîner, mais je ne jouais plus au tennis pour ménager mon genou. Je faisais du Pilates et je m'essayais au golf.» Désormais, on le retrouve plus souvent sur les courts. «Mon genou va mieux. Je joue à nouveau beaucoup plus au tennis. Cet été, j'ai joué de temps en temps avec Ivo Heuberger.»

«Ne jamais dire jamais.»

Pourrait-il envisager de revenir davantage dans le tennis professionnel, sous quelque forme que ce soit? «Pas pour le moment. Je me concentre sur nos enfants. Peu importe qui me le demanderait, je refuserais. Je n'ai pas le temps. Je pense que tout le monde le sait. C'est pourquoi personne ne me le demande. (il rit) Mais il ne faut jamais dire jamais.»

Federer parle enfin de Marco Odermatt. «Je vois des parallèles avec moi-même, note-t-il. D'après ce que je perçois de lui en tant qu'observateur extérieur, c'est quelqu'un qui recherche la pression, qui sait la gérer et qui veut faire ses preuves.» Federer se montre impressionné par le Nidwaldien: «Qu'il s'agisse d'une course extrêmement difficile ou d'un échec, ce qui n'arrive heureusement pas souvent, il assume et dit les choses telles qu'elles sont. Il fait une analyse très claire. J'aime l'écouter. Il est incroyablement authentique.»

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