«Roger serait resté»
Le manager de Federer révèle des détails explosifs sur la séparation avec Nike

En 2018, Nike et Roger Federer ont mis fin à leur long partenariat à la surprise générale. Son manager révèle aujourd'hui un aperçu croustillant des négociations - et raconte comment le contact avec son successeur Uniqlo a été établi.
Publié: 11:52 heures
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Dernière mise à jour: 11:55 heures
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Tony Godsick parle du départ de Federer du sponsor Nike. Selon lui, c'est Nike qui n'a pas voulu prolonger le contrat.
Photo: Getty Images
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Gian-Andri Baumgartner

Nike a tourné le dos à Roger Federer! 

«Je suis allé à l’aéroport sans accord et j’étais furieux. Je me suis dit: Je vais entrer dans l’histoire comme le manager qui n’a pas su renouveler le contrat du meilleur joueur de tennis de tous les temps», raconte aujourd'hui Tony Godsick, l’agent historique de Roger Federer dans le podcast de l’ancien joueur Andy Roddick. Il y revient sur l’échec des négociations avec Nike au printemps 2018.

La rupture avait alors fait l’effet d’une bombe. Depuis le début de sa carrière, le géant américain accompagnait Roger Federer, allant jusqu’à créer avec lui la marque «RF», devenue emblématique.

«Ils ont décidé de ne pas prolonger»

Selon Tony Godsick, c’est Nike qui a mis fin à l’histoire – et non Roger Federer.
«Ils ont décidé de ne pas prolonger. Roger serait resté», affirme-t-il. Une décision d’autant plus surprenante que le Bâlois traversait l’une des meilleures périodes de sa carrière, avec trois titres du Grand Chelem remportés en un peu plus d’un an.

Mais les discussions s’enlisaient. Et Nike n’était pas le seul à se montrer réticent.
«J’ai immédiatement appelé Roger et je lui ai dit: Allons voir sur le marché. C’est ce qu’on a fait, mais tout le monde nous a répondu: Non, merci», raconte Tony Godsick.

L’intervention d’Anna Wintour

C’est finalement Uniqlo qui a saisi l’occasion. Le contact avec le propriétaire de la marque japonaise, Tadashi Yanai, a été établi grâce à Anna Wintour, la légendaire rédactrice en chef de Vogue et amie proche de Roger Federer.

Au départ, Tadashi Yanai restait prudent: «Il a posé une excellente question : Es-tu là pour profiter de moi?», se souvient Tpny Godsick. L’homme d’affaires craignait une manœuvre opportuniste — un autre ancien athlète Nike ayant déjà approché Uniqlo avant que la marque américaine ne surenchérisse.

Mais cette fois, Nike n’a pas contre-attaqué. L’accord avec Uniqlo a été signé, sans retour possible.

Un partenariat pensé pour l’après-tennis

Le contrat prévoyait un engagement à long terme, bien au-delà de la fin de carrière du Suisse. «Chez Uniqlo, ils ont dit: Roger va se retirer du tennis, mais pas de la vie. Ils ont compris qu’il y a une vie après les courts», souligne Tony Godsick.

Une philosophie à l’opposé de celle de Nike, davantage centrée sur la performance du moment. «Si Nike ne s’était pas comportée comme ça, Roger serait probablement encore avec eux, et l’histoire aurait pris une autre tournure», conclut Tony Godsick.

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