Dans sa carrière, Stan Wawrinka a remporté trois tournois du Grand Chelem. Pourtant, cela ne l'empêche pas d'être très critique avec les compétitions les plus prestigieuses du circuit.
Dans une interview accordée à «L'Equipe», le Vaudois – qui se remet actuellement d'une fracture de la malléole et qui pourra «normalement» être sur pied pour le prochain Open d'Australie – s'en prend aux grandes instances de son sport. Et les quatre grands tournois en prennent pour leur grade. «Le vrai problème du tennis, ce sont les Grands Chelems», balance Stan Wawrinka.
La redistribution de l'argent
Logiquement, notre confrère du quotidien français lui demande de développer. «Ils ne redistribuent pas assez au tennis par rapport aux revenus qu'ils génèrent, avance le tennisman suisse. Et ils ont beaucoup trop de pouvoir parce qu'ils font de l'argent.»
Quand le journaliste lui explique que les prize money ont quand même augmenté dans les Grands Chelems, Stan Wawrinka lui rétorque que ce n'est pas proportionnel. Actuellement, les quatre tournois reversent un peu plus de 10% aux joueurs, sur les 500 millions de revenus qu'ils se font.
Un boycott possible?
Pour Stan Wawrinka, le problème ne vient pas des plus petites compétitions. «Les autres tournois ATP redistribuent plus, balance le Vaudois. Les tournois du Grand Chelem ne regardent que leur intérêt, pour leur pays et leur Fédération.» Pour «Stan the Man», «ceux qui font tourner les Grands Chelems, ce sont tous les pays» et les aides apportées aux autres Fédérations sont trop petites.
Mais de là à boycotter ces tournois, il y a encore un monde. «Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas jouer les Grands Chelems, précise le natif de Saint-Barthélémy. J'ai dit qu'à un moment, il faut qu'ils comprennent qu'ils ne sont pas seuls sur le Tour.»
Questionné sur l'état global du circuit, Stan Wawrinka peste que «les choses n'évoluent pas». «On est un sport parfois amateur au niveau des infrastructures», ose le Vaudois. La solution, pour lui, c'est que les joueurs s'assoient à la table où sont prises les décisions.