Fin mai, Rafael Nadal a été officiellement célébré dans son jardin de Roland Garros. Ses anciens compagnons de route et ses plus grands rivaux Roger Federer, Andy Murray et Novak Djokovic étaient présents. Seulement, bien qu’invité à cette fête d’adieu, ce dernier semble ne jamais s’être vraiment senti comme faisant partie du «Big Four». C’est du moins ce qu’il révèle dans l’émission de télévision serbe «Failures of Champions».
«Tu te sentais comme un enfant non désiré. Est-ce que tu l’as ressenti comme ça à l’époque?», lui demande Slaven Bilic, une ancienne star du football croate, aujourd’hui entraîneur et présentateur TV. «Comment aurais-je pu ne pas le ressentir?», répond Djokovic en faisant référence à ses collègues de légende. A-t-il été frustré? «Honnêtement, oui. Je ne peux pas dire que ça ne m’a pas blessé», lance Novak Djokovic.
Cette impression d’isolement vient du fait que la rivalité entre Federer et Nadal existait déjà lorsqu’il est apparu sur la grande scène. «Je n’étais tout simplement pas à ma place, ni par mes origines ni par mon caractère. J’étais le troisième à arriver et à dire: je vais être le numéro un. Cela n’a pas du tout été bien perçu.»
Il est vrai que le Serbe n’a pas trouvé son compte auprès des fans pendant longtemps, même s’il a essayé de s’adapter. «Je jouais la comédie et je me sentais quand même comme un enfant non désiré. Je me demandais pourquoi il en était ainsi. Cela me faisait mal. Puis j’ai pensé que les fans m’accepteraient si je me comportais différemment. Mais ce n’était pas le cas non plus.»
Lui aussi a fait des erreurs, reconnaît-il: «Je suis un homme avec beaucoup de défauts, c’est clair. Néanmoins, j’ai toujours essayé de vivre avec le cœur et de bonnes intentions pour finalement d’être moi-même.»
Une meilleure relation avec Nadal qu’avec Federer
Et pourtant, au cours de cet entretien de près de deux heures et demie, Djokovic souligne à quel point il admire Federer et Nadal. «Ils ont ouvert la voie pour moi. Surtout Federer, qui a six ans de plus que moi.» Dans l’ensemble, sa relation avec Nadal a toujours été meilleure, selon lui. «Probablement parce que nous avons le même âge.» Avec Federer, le contact aurait été distant, surtout au début: «Quand j’ai senti cette froideur et cette distance de sa part, je me suis dit: d’accord, pas de problème. Plus tard, quand il est venu vers moi, j’ai ouvert les bras.»
C’est ainsi que Novak Djokovic a finalement assisté non seulement aux adieux de Nadal à Paris, mais aussi à la dernière apparition de Roger Federer à la Laver Cup 2022 à Londres. Reste cette sensation de ne jamais s’être complétement intégré.