Ces jours-ci, les champions suisses de ski peaufinent leur forme pour la nouvelle saison à l’autre bout du monde. Et cela n’a pas été simple: le camp d’entraînement de l’équipe de géant au Chili a démarré sous une très mauvaise étoile. Comme il manquait de neige au Colorado et à La Parva durant les premières semaines d’août, Swiss-Ski avait même sérieusement envisagé d’annuler le déplacement en Amérique du Sud.
La délivrance est arrivée le 18 août, lorsqu'il a commencé à neiger dans les Andes. Le quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde Marco Odermatt, le vice-champion du monde Thomas Tumler et le vainqueur de Beaver Creek Justin Murisier ont donc embarqué pour Santiago du Chili il y a deux semaines.
Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu: peu après leur arrivée, les Suisses ont subi un nouveau contretemps. Leurs skis sont restés bloqués plusieurs jours à la douane chilienne.
Tumler repart avant ses coéquipiers
Mardi, une autre nouvelle est tombée du Chili: Thomas Tumler a pris l’avion du retour plus tôt que prévu. Le Grison de 35 ans, médaillé d’argent en slalom géant aux Mondiaux de Saalbach, a toutefois relativisé auprès de Blick. «Il était prévu dès le départ qu’en tant que pur spécialiste du slalom géant, je ne resterais pas aussi longtemps que Marco et Justin, qui s’entraînent sur plusieurs disciplines», explique-t-il.
À l’origine, Tumler devait rentrer le 11 septembre. «Mais comme j’ai attrapé un léger rhume la semaine dernière et que le vol de jeudi était complet, je suis parti deux jours plus tôt.»
Les bonnes nouvelles viennent d’Odermatt et de Murisier
Après les problèmes de douane, Marco Odermatt (27 ans) s’est montré pleinement satisfait: «Nous trouvons ici des conditions d’entraînement exceptionnelles. Les pistes offrent une neige particulièrement agressive et sèche, exactement ce que nous cherchions».
De son côté, Justin Murisier (33 ans) doutait encore récemment de l’intérêt du voyage vers l’hiver austral. Victime d’une hernie discale en mai, il avait dû être opéré. «J’avais peur que ce stage arrive trop tôt pour moi.» Finalement, le Valaisan se réjouit d’avoir fait le déplacement: «J’ai réalisé de beaux progrès ces derniers jours».
En pensant à son coéquipier, Murisier ajoute: «Je ne suis certes pas aussi rapide que Marco, qui affiche déjà une constance impressionnante. Mais je me sens beaucoup mieux qu’il y a un an en Amérique du Sud, quand chaque course me faisait souffrir».
Yule met à l’épreuve son nouveau matériel
À quelque 12 heures de vol de là, sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, Loïc Meillard (28 ans), Daniel Yule (32 ans), Ramon Zenhäusern (33 ans), Tanguy Nef (28 ans), Marc Rochat (32 ans) et Luca Aerni (32 ans) peaufinent leur préparation en slalom. Après une première semaine à Treble Cone, l’équipe de l’entraîneur Matteo Joris s’entraîne actuellement à Ohau. «Nous profitons de conditions presque parfaites dans un paysage magnifique», se réjouit Yule, qui, avec sept victoires en Coupe du monde, est le slalomeur le plus titré de l’histoire de Swiss-Ski.
Passé chez Atomic au printemps après 19 ans chez Fischer, Yule est particulièrement sollicité en Nouvelle-Zélande. «Mon nouveau matériel est excellent. Mais comme les skis Atomic réagissent parfois très différemment de ceux de Fischer, je dois adapter ma technique.»
Retrouvailles avec le Viking bagarreur
Apparemment, Yule s’adapte déjà plutôt bien. Certes, Meillard et Nef signent régulièrement les meilleurs temps des entraînements internes. Mais même sans dominer, Yule reste tout près.
Aux côtés des Suisses et des Suédois, Henrik Kristoffersen s’entraîne aussi à Ohau. L’hiver dernier, avant le slalom de Val d’Isère, le Norvégien et Yule s’étaient accrochés verbalement. De quoi raviver les tensions à l’autre bout du monde? Yule balaie l’idée: «Henrik et moi ne nous disputons plus depuis longtemps. Mais nous n’avons pas non plus grand-chose à nous dire».