Le soleil se couche sur la Riviera et les supporters de l’équipe de Suisse, tout comme les curieux, affluent peu à peu vers la modeste, mais très sympathique fan zone de Vevey. Petite dans sa conception, elle peine à accueillir les quelques centaines de spectateurs.
Rapidement, les bancs et les tables de réserve sont pris d’assaut. Le bar, lui, comme lors de chaque soirée foot qui se respecte, tourne à plein régime. Et très vite, la musique du DJ fait place aux hymnes nationaux, puis aux commentaires de Fred Scola et de Sandy Maendly sur la RTS.
L’équipe de Suisse permet à son public d’y croire
Plutôt optimistes avant la rencontre, les supporters de la Nati voient leurs convictions confortées durant la très solide première mi-temps de leurs préférées. Le coup de froid n’est toutefois pas passé très loin: rapidement dans la rencontre, l’arbitre montre le point de penalty après seulement sept minutes de jeu. «S’il est tiré comme hier soir (ndlr: lors de la terrible séance de tirs au but entre la Suède et l’Angleterre), ça devrait aller», espère une spectatrice. Bien vu, puisque l’Espagnole manque son essai.
De quoi faire exploser de joie l’assistance veveysanne et faire éclore les premiers «Hopp Suisse». Les applaudissements retentissent après chaque tacle, chaque passe, chaque récupération de Géraldine Reuteler et de ses coéquipières. Les contestations, souvent de mauvaise foi — c’est le jeu — fusent à chaque coup de sifflet en défaveur des joueuses de Pia Sundhage. En une phrase: chacune et chacun voulait aider les Suissesses présentes au Wankdorf, d’une façon ou d’une autre.
«On est très fiers d’elles»
«Je suis là à chaque match, et d’habitude on est cinq», sourit Tonio, casquette de l’équipe de Suisse sur la tête et écharpe de l’Espagne autour du cou. «Je pronostique tout de même une victoire de la Suisse», affirme-t-il.
Raté, malheureusement pour lui et les supporters de la Nati présents à la fan zone de Vevey. Leurs encouragements et leurs protestations, notamment après le deuxième but ibérique, n’y changeront rien (0-2). «On est tout de même très fiers d’elles. Elles ont été superbes durant ce tournoi, elles nous ont embarqués avec elles», salue l’une des très nombreuses nouvelles supportrices de l'équipe de Suisse. «Elles auraient mérité de finir sur un but», avance même une fan espagnole à la fin de la rencontre.
Une génération prometteuse
Au même moment, la foule se lève autour d'elle et applaudit chaleureusement une équipe de Suisse qui l'aura fait vibrer et longtemps espérer revivre une soirée semblable à celle de 2010, lorsque la Nati l’avait emporté en Afrique du Sud face aux Espagnols, futurs champions du monde (1-0). Même si le dénouement n’est pas le même, nul doute que ce n’est que partie remise pour Iman Beney et ses coéquipières tant cette génération s'annonce prometteuse.