Quelques jours avant le début des tournois du week-end passé, Patrice Gyger ne stressait pas, mais il savait qu'une grande responsabilité lui incombait. «Je profiterai lundi dans dix jours lorsque tout se sera bien passé», nous avait-il confié. Tout s'est-il bien passé? Hormis un problème à l'allumage et un outil informatique récalcitrant durant quelques minutes, oui. Faisons donc le point avec celui qui vient de terminer sa première édition à la tête de la manifestation qui approche les 10'000 enfants conviés.
Patrice, alors c'est le bon moment pour profiter?
Oui, c’est le moment soulagement. C’est toujours un peu la même chose quand on organise ce genre de tournoi: on espère que tout se passe bien, qu’il y ait du fair-play, qu’on n’ait pas d’incidents. Bien sûr, il y a toujours un parent ou un coach qui va râler contre un arbitre, mais c’est le foot, on sait que ça fait partie du jeu. Ce qui compte, c’est que ces petites choses ne dégénèrent pas. Et cette année, tout le monde a joué le jeu. Quand on organise autant de tournois et qu'on ne fait pas la une des journaux pour un incident le lundi matin, c'est plutôt bon signe (rires).
À titre personnel, c'était une première. Comment cela s'est passé?
Oui, c’était une première pour moi et franchement, ça s’est très bien passé. Toutes les équipes étaient présentes, l’organisation était incroyable, on a eu beau temps… On n’aurait pas pu rêver mieux. Il y a eu quelques petits ajustements à faire en début de journée, mais dans l’ensemble, tout le monde a respecté le cadre. Et ça, c’est le plus important.
En tirant un bilan, il est déjà possible de voir des améliorations potentielles?
On ne va pas tout changer, la manifestation a de l’expérience et une très bonne structure. Mais on a vu qu’il y a quelques ajustements à faire, par exemple dans la composition des groupes. Il est arrivé que certaines poules soient composées uniquement d’équipes du même niveau, ce qui crée un certain déséquilibre. L’année prochaine, on va mieux répartir les têtes de série et les différents niveaux pour rendre les groupes plus homogènes. On va aussi continuer à affiner certains règlements, mais ce sont des détails. Et, au final, le plus gros problème ça a été la chaleur. Mais on ne va pas se plaindre qu'il fait un trop beau temps je pense (rires).
Le football féminin est appelé à profiter du boost de l'Euro à venir. Quelle place pour les filles dans ce tournoi?
C’est un vrai sujet. Cette année, on a eu deux équipes de filles dans les juniors et on a vu que c’était parfois difficile pour elles. Il y avait parfois des écarts d’âge importants, avec des filles nées en 2010 qui jouaient contre des enfants de 2014. On réfléchit avec la commission féminine à créer peut-être plus de tournois spécifiques ou des finales adaptées, pour leur offrir une meilleure expérience. On doit trouver la meilleure formule et la probable augmentation des joueuses est un joli défi qui va nous être proposé.
Il y avait aussi un tournoi dédié aux personnes en situation de handicap. Comment ça s’est déroulé?
C’était une journée exceptionnelle, vraiment. On a vu du beau football, avec des équipes de niveaux différents, mais un engagement et une passion incroyables. C’était magnifique à vivre. Ce que je regrette un peu, c’est qu’il n’y avait pas énormément de public, une cinquantaine de personnes. On se demande si on ne pourrait pas intégrer ce tournoi dans le cadre d’un autre événement pour attirer plus de monde et mieux le mettre en valeur. Ce serait une belle vitrine par exemple dans le cadre de l'anniversaire d'un club.
Vous aviez annoncé environ 9500 enfants participants. C’est la taille maximale du tournoi?
On n’a pas vraiment de limite. On peut toujours trouver des terrains et des bénévoles motivés. Cela dit, l’année prochaine, on aura un peu moins de participants, car les juniors D à 9 passeront dans un autre format avec la coupe vaudoise. Mais de l’autre côté, on voit de plus en plus de juniors s’inscrire, et les équipes féminines continuent de se développer. Donc on va probablement rester dans ces ordres de grandeur. Après, il faut aussi que les sponsors suivent, c’est un facteur important.
Quelles sont les prochaines étapes?
Je vais envoyer un questionnaire aux clubs et aux équipes organisatrices pour recueillir leurs retours, savoir ce qui a bien fonctionné et ce qu’on peut améliorer. On a déjà corrigé certains petits soucis, notamment un bug informatique qui a eu lieu la première semaine mais qui n'est plus réapparu lors du week-end des finales. On veut continuer à progresser, à affiner certains points pour que l’édition de l’année prochaine soit encore meilleure. Et je tiens à remercier le club de Saint-Léger et à ses bénévoles ainsi qu'à ceux des différents clubs qui se sont mobilisés lors du premier week-end. Tous ont fait un travail incroyable. Sans eux, rien de tout ça ne serait possible. Ils ont mis tout à disposition, ils ont été formidables. C’est grâce à eux que cette édition a été aussi belle.