«Arbitre! Il n’y a jamais hors-jeu ici!» Sur le terrain de Romanel ce samedi matin, ce n’est certes qu’un match des juniors D qui se dispute. Ce n’est pas pour autant que les spectateurs et parents ne prennent pas la rencontre au sérieux. Et comme chez les grands, les décisions des arbitres sont scrutées et font évidemment causer. «Pour ce tournoi, nous avons douze jeunes qui s’occupent de l’arbitrage, mais tous n’ont pas forcément l’habitude de ce rôle», précise Diego Rodriguez, arbitre chez les juniors et responsable des directeurs de jeu du tournoi de la commune jouxtant Lausanne.
En préambule de la manifestation, Patrice Gyger, responsable de l’organisation, prévenait d’ailleurs: «Bien sûr qu’il peut y avoir des erreurs de la part des arbitres et, potentiellement, des injustices. Mais il faut également que tout le monde comprenne dans quel contexte ces jeunes doivent arbitrer.»
Le dirigeant souhaitait que joueurs et spectateurs valorisent le rôle de ceux sans qui les rencontres n’auraient pas lieu. Rencontré dans la journée, le dirigeant appréciait la bonne attitude des gens rencontrés entre Cheseaux ou Bussigny. «Dans mon club, j'ai également fait passer le message qu'il fallait respecter les décisions et les arbitres», précise-t-il.
Graines d'arbitres
Sur les hauts de Lausanne, ils sont une douzaine à se relayer au sifflet sur les quatre surfaces de jeu tracées sur les terrains du club local. «Lors de la première rotation, ceux qui sont moins expérimentés observent», poursuit Diego Rodriguez, qui fait partie des plus aguerris. Pour préparer au mieux cette manifestation, le fils du président du FC Romanel-sur-Lausanne a pris les choses au sérieux. «Nous avons organisé une séance avec eux pour faire une mise à jour sur les règles.»
«Ce que je trouve génial, poursuit Patrice Gyger, c'est l'émulation. On voit que les jeunes arbitres se tiennent autour des terrains pour aider leurs collègues en train de siffler. Cela donne un vrai esprit de groupe de les voir se soutenir de la sorte.»
Mais comme pour les footballeurs en herbe, Graines de foot c’est aussi l’occasion pour les arbitres de progresser. Et pourquoi pas créer des vocations. «C'est clairement un des objectifs», appuie Patrice Gyger.
Émotions en fin de journée
Diego Rodriguez, lui, participe à sa troisième édition en tant qu’arbitre. Le reste du temps, il siffle lors de matches de juniors C. «La différence? La durée des matches, sourit-il. Ici, c’est seulement douze minutes contre 80 en championnat. Il y a quelques fois des remarques de la part des parents sur le bord du terrain, c’est inévitable. Mais je trouve généralement l’ambiance plutôt sympa.»
Le fait que les rencontres sont courtes permet également aux palabres d’être réduites à leur portion congrue. «On n’est pas censés parler avec les joueurs, précise Diego Rodriguez. Et même avec les entraîneurs, il ne devrait pas y avoir trop de discussions. Cela simplifie aussi un peu notre rôle.» Sur la dizaine de matches observés, il est vrai que c'était sans arrêt l'esprit bon enfant qui dominait. «Plus la journée avance et plus l'enjeu va grandir, prévenait Patrice Gyger vers midi. C'est à ce moment qu'il faudra être vigilant, mais j'ai bon espoir que cela se passe bien.»