Il reste encore une semaine de compétition aux JO de Tokyo mais la mission est déjà largement accomplie pour les athlètes suisses au Japon. Avec douze médailles, les attentes de Swiss Olympic sont largement dépassées... essentiellement grâce aux femmes.
Les podiums acquis samedi matin par Noè Ponti (en bronze sur 100 mètres papillon) et Nina Christen (championne olympique à la carabine aux trois positions) ont permis à la délégation suisse de dépasser la dizaine de breloques pour la première fois depuis 69 ans. Aux JO d'Helsinki en 1952, la Suisse avait célébré 14 médailles, le cinquième meilleur total de son histoire lors des Jeux d’été.
Sydney 2000, la référence
Dans un passé plus récent, la moisson la plus prolifique a été réalisée à Sydney en 2000 (1 or, 6 argent, 2 bronze), où un certain Roger Federer aurait pu permettre à la Suisse d'obtenir 10 médailles s’il n'avait pas flanché dans le match pour le bronze face au Français Arnaud Di Pasquale. Pour rappel, les Helvètes étaient rentrés de Rio en 2016 avec sept breloques dans leurs bagages.
Mais comparaison n’est pas toujours raison. En 1952, les 149 titres olympiques en jeu étaient convoités par environ 6500 athlètes issus de 69 nations. À Sydney, ils étaient déjà environ 11’000 participants de quelque 200 pays, des chiffres proches de ceux de Tokyo. Au Japon, ce ne sont toutefois pas moins de 339 épreuves qui figurent au menu.
Les femmes au pouvoir
Mais si cette razzia démontre une vérité, c’est la force du sport féminin suisse. Les femmes ont remporté 9 des 12 médailles à Tokyo (dont les trois en or!), après avoir obtenu plus de la moitié des podiums à Rio (4 sur 7). À Londres en 2012, elles avaient empoché une médaille sur quatre, à Pékin en 2008 une sur sept (sans compter Christina Liebherr, en bronze avec l'équipe de saut d’obstacles).
Le triplé des vététistes Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand a marqué les esprits. Tout comme les doublés de la joueuse de tennis Belinda Bencic (or en simple conquis samedi, argent en double aux côtés de Viktorija Golubic) et de la tireuse Nina Christen (également en bronze à la carabine à 10 m). Sans oublier la présence historique d'Ajla Del Ponte (5e) et de Mujinga Kambundji (6e) en finale du 100 mètres, discipline-reine du sport roi des JO d'été.
Et ce n'est par ailleurs peut-être pas terminé. Les relayeuses du relais 4x100 m ou les beachvolleyeuses rêvent de surfer la vague du «Girl Power» helvétique. Et ces messieurs n'ont pas non plus tiré toutes leurs cartouches, avec notamment l'entrée en lice des cavaliers de saut d'obstacles la semaine prochaine.