«Deux jours dans un trou noir»
Stefan Bissegger, victime d'une chute, revient sur son abandon au Tour de France

Stefan Bissegger revient sur sa violente chute lors du Tour de France. Il révèle pourquoi il a continué à rouler après son crash et raconte comment il s'est senti mal sur son vélo. Quand va-t-il pouvoir rouler à nouveau?
Publié: 11.07.2025 à 20:21 heures
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Pour la première fois, Stefan Bissegger parle de sa violente chute lors de la première étape du Tour de France. Il a dû abandonner le Tour.
Photo: Screenshot Eurosport
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Mathias Germann

La discussion vient à peine de commencer qu’un bruit se fait entendre en arrière-plan. Oliver, deux ans, manifeste bruyamment sa présence. C’est le fils de Stefan Bissegger. Et il est content de voir papa à la maison. Mais le Thurgovien de 26 ans, lui, aurait préféré être ailleurs: au Tour de France. «Je suis encore déçu, nous confie-t-il. Chuter et abandonner dès la première étape, c’est dur à encaisser. J’aurais adoré disputer le contre-la-montre de mercredi… et évidemment le reste du Tour. Mais c’est le risque de ce métier.»

Ce crash, survenu samedi dernier, a entraîné une commotion cérébrale de gravité moyenne. «Pendant deux jours, j’étais dans le brouillard. Je dormais jusqu’à 15 heures par jour, par tranches, ce qui était pénible. Je me réveillais tout le temps.» Cloîtré dans sa chambre, rideaux tirés, Bissegger ne supportait plus aucun stimulus. «Même si les dernières études conseillent de sortir marcher, je n’y arrivais pas. J’étais trop sensible à tout. Heureusement, Céline, ma femme, emmenait notre fils au zoo. Ça me laissait du calme.»

«Je me suis retourné à 180 degrés»

Mais que s'est-il passé exactement samedi dernier? C’est la première fois qu’il accepte de raconter sa mésaventure. «Un coureur est tombé juste devant moi. Je n'ai pas pu l’éviter, explique le champion d'Europe de contre-la-montre de 2022. J’ai décollé, fait un demi-tour dans les airs, et j’ai atterri sur l’arrière de la tête.»

Aucune image de la chute n’existe. Les caméras n’étaient pas encore en route. Mais on dispose de séquences de l’après. On y voit un spectateur aider un Stefan Bissegger visiblement groggy, qui s’assoit sur une chaise de jardin avant d’être examiné par le médecin de course.

Et pourtant, il a repris la route. «J’ai continué pendant 60 kilomètres. Mais dans une section pavée, j’ai été secoué. Et là, la nausée m’a pris.» L’ambulance, juste derrière, l’a pris en charge. Test des yeux, équilibre sur une jambe… Verdict: Fin de course. «J'ai réessayé, mais je n'avais plus du tout de force dans les jambes et je me suis résigné.»

Patience et prudence

Un scanner a confirmé qu’aucune hémorragie cérébrale n’était à signaler. Et depuis, le pire semble passé. «Je supporte mieux les bruits et les images. Mercredi, j’ai même regardé un bout du contre-la-montre. Bien sûr, ça fait un petit pincement… mais j’avais d’autres soucis à ce moment-là.»

Aujourd’hui, Bissegger reprend doucement le rythme. Entraînement sur rouleau à la maison, sortie en extérieur prévue la semaine prochaine... si tout va bien. «Il faut que je fasse gaffe. Pas envie de me retrouver planté au milieu de la Schwägalp parce que je me sens mal.» Le mot d’ordre est clair: patience. «Je veux d’abord aller mieux. Ensuite seulement, on verra avec l’équipe ce qui a du sens pour la suite de la saison.»

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