Cathia Schär a le sourire et cela s'entend au bout du fil. La veille de notre appel, la triathlète a enfin pu remettre un pied dans l'eau. Il faut dire que le chemin a été long et ardu pour celle qui s'est gravement blessée fin mars lors d'une chute à vélo lors d'un entraînement. La Vaudoise a traversé la vitre arrière d'une voiture et disait, une semaine après son accident, être «heureuse d'être en vie». Après plus de 3h30 d'opération, les médecins ont pu retirer tous les bouts de verre du corps de la jeune athlète de 23 ans, qui a eu beaucoup de chance dans son malhebraur.
Début mai, Cathia Schär va mieux. «Chaque jour, je peux m'entraîner un peu plus, nous explique-t-elle. Au début, j'étais fatiguée très vite et c'était difficile.» Forcément, son corps a besoin de repos… et plus que ce qu'elle ne le pensait. «Je pensais que je devrais faire une pause de deux semaines. Puis que je serais à nouveau à 100% après 7 jours, espérait-elle. Mais pas du tout, ça prend beaucoup plus de temps.»
Un autre malheur avec son épaule
Cathia Schär a repris un sport après l'autre. À commencer par la course à pied: «Quand je cours, j'ai toujours le ventre un peu crispé et rarement j'ai eu cette impression d'être autant faible dans ce sport. Au début, je faisais un peu de marche-course et là, je peux sortir durant 45 minutes à un rythme plutôt tranquille.» Tout n'est donc pas encore idéal pour elle sur cette troisième discipline du triathlon.
Quant au cyclisme, c'est avec une certaine appréhension que la Vaudoise est remontée sur une selle. «J'ai toujours un petit peu peur et je me dis qu'il faut que je fasse vraiment attention», souligne-t-elle. Mais les kilomètres commencent à s'accumuler pour la triathlète.
Et c'est donc heureuse d'avoir pu regoûter aux joies de la natation que Cathia Schär nous appelle. Surtout que, là aussi, il y a eu des déboires: «J'ai eu le feu vert de mes médecins pour retourner dans l'eau. Je me suis même rendue au centre médical avec mes affaires de natation dans le sac pour directement nager. Sauf que j'avais un peu mal à l'épaule gauche à cause de la chute et j'ai dû faire des infiltrations.» Si depuis, Cathia Schär a pu retourner dans un bassin, elle doit toujours faire attention à son articulation. «J'ai fait des battements et je n'ai utilisé qu'un seul bras. Mais ça fait trop plaisir – j'étais comme une enfant. Après, ça reste un peu bizarre car je n'ai pas autant de liberté qu'avant au niveau de la bouche.»
Un nerf coupé au niveau de la lèvre inférieure
Car avec sa chute, la triathlète a reçu des bouts de verres au visage. «Je pense que jamais je n'aurai un visage sans cicatrice, avoue Cathia Schär. Mais c'est comme ça. Après un ou deux ans, tout devrait bien aller, sauf les sensations à la lèvre inférieure. Un nerf a été coupé et il faudra peut-être attendre dix ans.» Ce n'est pourtant pas avec une voix triste que la Vaudoise nous explique tout cela. Elle s'habitue à devoir courir avec quelque chose devant la bouche pour protéger les cicatrices du soleil.
Elle qui avait des plans pour participer à son premier Ironman 70.3 une semaine après sa chute voit déjà plus loin et vise un retour en compétition durant l'été. «Mais je prends désormais jour après jour, surtout avec mon épaule», souligne la participante des Jeux olympiques de Paris.