Dans les coulisses de l'équipe
Comment Tudor réveille le vélo suisse

Orphelin d’une équipe de haut niveau depuis près de dix ans, le cyclisme suisse reprend espoir avec la formation Tudor Pro Cycling. Pendant le Tour de Romandie, nous nous sommes glissés dans les coulisses de la bande à Cancellara, invitée au Tour de France et au Giro.
Publié: 18:48 heures
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Le mécanicien Luis Gomes de l'équipe suisse Tudor Pro Cycling Team, prépare les vélos pour le lendemain après l'étape du Tour de Romandie de la Grande Béroche à Saint-Aubin.
Photo: GABRIEL MONNET
Marc David
Marc DavidJournaliste L'illustré

À quoi sent-on qu’une équipe de haut niveau brûle de réussir? Aux détails peut-être, à cette machine à café aux chromes rutilants intégrée à l’extérieur du bus de Tudor Pro Cycling, à ce secteur dit «de l’innovation» qui s’applique à développer une myriade de «gains marginaux», comme les appelle le directeur sportif Morgan Lamoisson. «Une paire de chaussettes peut faire gagner 1%, tout comme un casque; tout compte», explique cet ex-sprinter à Yverdon, entre deux étapes du Tour de Romandie. Il arbore un sourire grand V malgré une épreuve compliquée sportivement: seulement trois coureurs sur sept à l’arrivée, l’élimination de l’espoir Joël Suter dès les premiers virages du prologue.

Rien de tragique, tant l’équipe Tudor se projette ailleurs. Si la formation créée en 2022 est certes encore en deuxième division, elle est déjà invitée aux banquets des grands tours: le Giro dès le 9 mai, le Tour de France dès le 5 juillet. Avec l’engagement des cadors Marc Hirschi et Julian Alaphilippe, tout avance plus vite que prévu. «Ce que nous mettons en place, la moitié des équipes du World Tour ne le font pas, nous n’avons rien à leur envier. Nous avons beaucoup de moyens pour performer la structure. De plus, j’aime que l’humain reste important», assure le directeur sportif.

Une rencontre décisive

Cette équipe de pointe que la Suisse du vélo espérait depuis les hauts faits de Phonak (2000-2006) ou IAM (2012-2016) est partie d’une rencontre, un peu par hasard, entre le CEO de l’entreprise horlogère, Eric Pirson, et l’ex-champion Fabian Cancellara, désormais propriétaire. D’un après-midi à parler de la volonté de cette société fondée en 1926 à Genève: investir dans le vélo. De passage à La Grande Béroche (NE), le Bernois était jovial malgré les résultats en demi-teinte: «On veut voir des gens souriants, fiers, contents. On veut être présents dans la course, être devant. À la fin de la journée, le résultat doit venir avec l’activité que l’équipe a démontrée.» Eric Pirson regardait davantage vers les sentiers de campagne: il avouait adorer y voir pédaler des grappes entières de cyclistes avec le maillot au bouclier rouge sur le dos.

Un article de L'illustré n°19

Cet article a été publié initialement dans le n°19 de L'illustré, paru en kiosque le 8 mai 2025.

Cet article a été publié initialement dans le n°19 de L'illustré, paru en kiosque le 8 mai 2025.

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