Sur la piste des World Relays, qui auront lieu ce week-end à Guangzhou en Chine, la composition du relais 4x100 m femmes ne devrait pas être une révolution. Avec le forfait de Mujinga Kambundji et de Salomé Kora, les examens de Géraldine Frey et la grossesse de Sarah Atcho-Jaquier, ce sont des titulaires et des athlètes du cadre élargi qui se sont envolés en ce début de semaine pour l'Empire du Milieu: Soraya Becerra (Lausanne-Sports), Céline Bürgi (LV Thun), Melissa Gutschmidt (Lausanne-Sports), Léonie Pointet (CA Riviera), Emma van Camp (Lausanne-Sports) et Lena Weiss (Amriswil-Athletics).
Si ces noms sont plutôt connus pour les suiveurs de l'athlétisme, il y a un grand changement pour ce relais. Exit Raphaël Monachon et Peter Haas, place à Kim Beytrison. Au début de l'année, le Vaudois a été nommé comme entraîneur en chef du 4x100 m femmes. Avec, donc, comme première grande échéance ces World Relays – qualificatifs pour les Mondiaux qui auront lieu au Japon en septembre. Pour cela, la Suisse devra terminer dans les 14 premiers, soit un objectif à sa portée. «C'est un chouette challenge que de marcher dans les pas de mes prédécesseurs, lâche le Lausannois. Il y a aussi un peu de pression car il faut être à la hauteur de la tâche mais il y a surtout beaucoup d'excitation. J'adore transformer, le temps de quelques secondes, un sport individuel en sport d'équipe.»
L'importance de la communication
C'est début avril que Kim Beytrison a pu, pour la première fois, prendre les commandes du relais. «Durant la saison d'hiver, on ne se réunit pas et on organise plutôt un coup d'envoi à la fin de celle-ci», explique le nouveau coach. Puis, chaque athlète suit son propre camp d'entraînement avant de se revoir, à plusieurs jours de la compétition, pour la préparer ensemble.
Heureusement pour lui, le coach vaudois n'est pas perdu avec de nouveaux visages. Déjà, car il était responsable U20 et U23 pour le relais depuis quelques années et assistant du relais 4x100 m femmes depuis 2021. Et ensuite parce que, en parallèle de son travail au niveau national, Kim Beytrison occupe également un rôle d'entraîneur au Lausanne-Sports Athlétisme et côtoie donc régulièrement Melissa Gutschmidt, Emma van Camp et Soraya Becerra. Mais le Vaudois promet de ne pas faire de favoritisme: «La communication est peut-être un poil plus facile parce qu'on a l'habitude de souvent discuter ensemble, souligne-t-il. Par contre, en termes d'exigence, il n'y aura aucun traitement de faveur et je ne serai pas non plus davantage sévère avec elles. C'est important pour moi que toute l'équipe sente qu'il y a une équité.»
Une impartialité importante dans un sport où, si quatre athlètes courent sur la piste lors de la compétition, davantage sont sélectionnées pour éviter les coups durs. Et donc, certaines sont laissées sur le bas-côté au moment important. «Ce ne sera pas un processus brutal mais plutôt progressif, précise Kim Beytrison. Au fil de la saison, les athlètes sauront où elles se situent, tout cela grâce à une communication plus transparente.» Là où les World Relays de Guangzhou seront moins féroces pour la concurrence, c'est qu'un nouveau relais 4x100 m mixte verra le jour et les femmes non sélectionnées pour le relais femmes auront donc une autre chance de prendre part à la compétition.
L'avenir s'annonce toujours radieux
Les World Relays est donc la première compétition majeure de Kim Beytrison à la tête du relais 4x100 m femmes. Si la qualification pour les Mondiaux reste l'objectif principal, on est obligés de penser plus loin. Longtemps, ce relais est passé tout proche d'une médaille au niveau international. Le Graal va-t-il être décroché sous la houlette du Lausannois? «Je suis sûr qu'un jour, on arrivera à faire une médaille dans un grand championnat, peu importe si c'est sous mes ordres ou pas», répond le coach.
Mais Kim Beytrison ne veut pas se focaliser sur une breloque. «Le problème est que la médaille ne dépend pas que de nous, rappelle-t-il. Si on bat le record de Suisse et qu'on est quatrièmes, on risque d'être déçus ou tristes alors que le résultat est exceptionnel.» C'est pour cela que le nouvel entraîneur veut que son équipe «rende les meilleures performances dont elle est capable».
Surtout que, l'avenir s'annonce toujours radieux pour le relais 4x100 m femmes. En septembre 2024, les U20 sont parvenus à décrocher le titre de vice-championne du monde au Pérou. «Mais pour l'instant, on les laisse tranquilles à ce niveau, histoire qu'elles renforcent leurs expériences positives, tempère Kim Beytrison. Je n'ai pas envie de sauter des étapes pour leur développement.» Surtout que le Vaudois de 33 ans a le temps, lui qui vient de prendre les commandes.