En 2021, elle était au sommet de l’athlétisme. La sprinteuse suisse Ajla Del Ponte avait alors été sacrée championne d’Europe en salle sur 60 mètres et avait terminé cinquième aux Jeux olympiques de Tokyo.
Mais une période difficile a suivi, la Tessinoise a dû faire de longues pauses en raison de blessures et a ainsi sombré dans la dépression. Dans l’émission «Sport Dimanche» de la RTS, elle a pour la première fois parlé de la période la plus difficile de sa vie.
Dépression diagnostiquée en 2023
«Je me sentais paresseuse quand je ne m’entraînais pas. J’ai toujours été une personne très active, mais à cette époque, j’étais souvent seule et je ne faisais rien», s’est souvenue Ajla Del Ponte.
En la voyant ainsi, sa mère aurait compris que quelque chose n’allait pas: «Elle m’a dit: 'J’aimerais que tu parles à ton psychologue de ce que tu ressens vraiment, parce que ce n’est pas toi. Tu n’as jamais été comme ça.'» En août 2023, le diagnostic tombe: elle souffre de dépression.
Il a d’abord fallu encaisser ce choc: «Je n’aurais jamais pensé que quelque chose comme ça m’arriverait, car je suis très joyeuse et positive.» Avec le recule, elle peut désormais l’affirmer: «Heureusement que c’est arrivé, parce que j’ai ainsi été obligée de faire face à mes problèmes.»
Amour et patience
Comment l’athlète a-t-elle pu faire face à sa dépression? «Il faut avant tout se donner du temps et faire preuve d’amour et de patience envers soi-même. Nous, les sportifs, n’avons pas beaucoup de patience. Nous voulons toujours tout, tout de suite. Mais dans ce cas, ce n’est tout simplement pas possible.»
Depuis, Ajla Del Ponte va nettement mieux. «J’ai le sentiment que c’est en grande partie derrière moi. Parfois, je sens que cela remonte un peu des profondeurs. Mais j’ai réussi à identifier cette sensation comme une partie de moi, qui ne me définit pas. C’est important pour pouvoir mener une vie normale.» Pour surmonter ses pensées envahissantes, elle s’entretient régulièrement avec un psychologue.
«Je ne suis pas un dinosaure»
Désormais, Ajla Del Ponte veut à nouveau se donner à fond. Même si, en début d’année, elle a de nouveau été retardée par une blessure. «Je continue à m’entraîner et j’essaie de revenir. Le sport m’aide aussi beaucoup mentalement», explique-t-elle.
Pour elle, les choses sont claires: «J’ai 28 ans, je ne suis pas un dinosaure. Je ne me sens pas vieille et je veux participer à nouveau aux Jeux olympiques. Si mon corps peut me suivre jusqu’à Los Angeles 2028, pourquoi pas?»