Difficile lors de ces premières minutes du match entre la Jordanie et la Suisse de ne pas voir Dayan Nessah. C'est tout simplement lui qui a inscrit les neuf points initiaux de cette dernière rencontre de phase de groupes du Mondial U19. Dans la Vaudoise aréna de Lausanne, le Genevois est à son aise. «Mais non, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive dans ma carrière», se marre-t-il après la rencontre qui aura vu la Nati écraser son adversaire (91-47).
Dayan Nessah a brillé en début de match. Sauf qu'avec l'écart qui s'est agrandi, son entraîneur Ivan Rudez a préféré reposer son talent, histoire que celui-ci soit frais pour l'affrontement face aux Français en huitièmes de finale (mercredi, 20h). Un duel dont le No 0 se réjouit forcément: «On va se battre pour décrocher la victoire, promet-il. Je n'ai pas peur et je nous sens confiant.» Du courage, il en faudra forcément pour affronter une équipe de France qui n'a décroché qu'une victoire dans ce tournoi jusqu'à présent.
Plein de résilience
L'occasion est donc belle pour Dayan Nessah afin de se mettre à nouveau en évidence sur la scène internationale. Formé au Grand-Saconnex, à Meyrin et Lancy, il a pris la direction de Barcelone à l'aube de ses 13 ans. Après des débuts fulgurants, sa carrière a été ralentie par des blessures. «Lors des 2-3 dernières années, beaucoup ont douté de moi et pensaient que je ne pouvais pas revenir à un tel niveau, admet Dayan Nessah. Là, je prouve que je suis un bon basketteur et que je possède de la résilience. Je n'ai rien lâché malgré les moments difficiles.»
Même la saison passée – sa première dans le championnat universitaire américain à George Washington – ne s'est pas déroulée comme prévu. D'ailleurs, Dayan Nessah a déjà fait ses bagages, direction Cleveland pour la suite de son cursus. «C'est une école qui a toujours cru en moi et je pense que c'est la bonne décision de me rendre là-bas, pose-t-il. Je fais entièrement confiance au staff.»
D'autres Suisses ont ouvert la voie
Forcément, Dayan Nessah sera attendu au tournant dans l'Ohio. Quelques jours après que Yanic Konan Niederhäuser a été drafté par les Los Angeles Clippers, ce moment reste proche. «Bien sûr que la draft, c'est mon rêve, s'exclame-t-il. Mais il faut y aller jour après jour et garder la tête haute. Si je continue à travailler comme ça, je pense que c'est possible.»
Surtout que désormais, un chemin a été tracé pour les Suisses en NBA. Thabo Sefolosha, puis Clint Capela, Kyshawn George et peut-être bientôt Yanic Konan Niederhäuser ont prouvé qu'on pouvait représenter la croix blanche et jouer dans la meilleure ligue du monde. «La Suisse au niveau du basket est en train d'évoluer dans la bonne direction et si tu travailles dur, que tu as les infrastructures et que tu es entouré des bonnes personnes, tout est possible.» Finalement, il n'y a «plus qu'à» réaliser des excellentes performances. La prochaine peut-être face à la France ce mercredi pour Dayan Nessah.