Après avoir échoué au foot
Cette Suissesse devient une prodige de la course à pied grâce à ChatGPT

La Lucernoise Ronja Hoftetter s'est découvert un talent exceptionnel pour la course de fond. Elle a remporté son premier marathon et s'est encore améliorée lors de celui de Zurich. Son prochain objectif: les championnats d'Europe U23 à Bergen.
Publié: 05.06.2025 à 14:34 heures
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Ses chaussures de course portent Ronja Hofstetter dans des sphères insoupçonnées. La Lucernoise est la révélation suisse de l'année en athlétisme.
Photo: BENJAMIN SOLAND
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Nele Bachmann

Ronja Hofstetter a commencé les agrès dès sa première année d'école. Après avoir terminé le gymnase, elle a commencé à jouer au football. Elle avait un niveau correct, a obtenu une bourse, est partie aux États-Unis et a tout arrêté moins d'un an plus tard. Aujourd'hui, elle court des marathons et Ronja Hofstetter semble enfin avoir trouvé sa voie.

Au début, elle résiste à son talent. Mais quand le destin appelle, on ne peut pas l'ignorer éternellement. Déjà lors de compétitions d'athlétisme à l'école primaire, la Lucernoise gagnait à chaque fois, et plus tard, sur le terrain de football, elle a remarqué que son endurance était meilleure que celle des autres. Alors qu'elle jouait encore au football, elle a participé à un semi-marathon et a presque semé son ami spécialiste en athlétisme, avec qui elle participait à la course.

Une fin qui est devenue un début

Mais pour que Ronja Hofstetter découvre vraiment la course à pied, il a d'abord fallu que sa carrière de footballeuse échoue. «J'aimais l'idée de pouvoir combiner le sport et une formation. Mais lorsque je me suis retrouvée en Amérique, j'ai remarqué à quel point la mentalité de mes coéquipiers et de mes entraîneurs était différente de la mienne, explique-t-elle à Blick. Et comme le football est un sport d'équipe, on ne peut pas gagner un match tout seul. J'ai pu laisser 130% de mon énergie sur le terrain, mais si les autres ne donnent que 60%, nous perdrons quand même.» Ceci, combiné à quelques hasards malheureux qui l'ont laissée sans équipe à la fin de son année, l'a incitée à retourner sur ses terres natales, Lucerne.

Elle y entame de nouvelles études en sciences alimentaires et travaille comme analyste financier pour une entreprise pharmaceutique. Après son expérience américaine, elle s'est mise au jogging. «J'avais besoin de bouger d'une manière ou d'une autre pour assimiler les expériences vécues, mais je n'avais plus du tout envie de jouer au football. Comme j'avais de nombreux collègues de travail passionnés de course à pied, j'ai pu me lancer assez facilement.»

Lorsqu'elle a participé pour la première fois, pour le plaisir, à la course Wings for Life, où l'on court jusqu'à ce que la «catcher car», c'est-à-dire une voiture arrivant par derrière, nous rattrape, elle a couru d'emblée 44 kilomètres (!) et s'est ainsi placée juste derrière la gagnante Giulia Fulginiti. Et ce sans aucun entraînement.

ChatGPT comme coach

À la suite de cela, elle s'est inscrite à son premier marathon officiel. Lors du Swiss City Marathon dans sa ville natale de Lucerne, elle franchit d'emblée la ligne d'arrivée en tant que vainqueur avec un temps de 2h43'38. Ronja qui? Le milieu de l'athlétisme s'est frotté les yeux.

Surtout lorsque Ronja Hofstetter a parlé de sa préparation. «Après la Wings for Life Run, je voulais savoir ce qui était possible. Je me suis donc dit qu'un peu d'entraînement avant mon premier marathon officiel ne serait certainement pas de trop, sourit la jeune femme. J'ai donc dit à ChatGPT de me préparer un plan d'entraînement, car tous ces plans en ligne qui existent n'étaient en quelque sorte pas faits pour moi, et je n'avais vraiment aucune idée de la manière dont il fallait s'entraîner.»

Quelle est la suite?

Remporter le premier marathon officiel avec l'IA? Pour Ronja Hofstetter, il s'agit d'une étape tout à fait normale dans sa carrière, qui ne l'est pas du tout. Pour le marathon de Zurich qui a suivi, elle a engagé un vrai entraîneur, c'est-à-dire un humain, et a ainsi pu améliorer encore de cinq minutes son temps de Lucerne. Elle a terminé deuxième en 2h38'48, le record suisse étant de 2h24'30. À l'avenir, ce talent exceptionnel d'à peine 22 ans a des projets encore plus ambitieux.

«Les Jeux olympiques sont déjà un objectif clair. Je ne sais pas encore quand exactement, je ne veux pas me mettre de pression. Pour l'instant, je me concentre sur les championnats d'Europe des moins de 23 ans à Bergen», explique la Lucernoise. Ces Européens se dérouleront sur la piste et non sur l'asphalte, comme la jeune coureuse en a l'habitude. De plus, elle n'y courra «que» 10 kilomètres. On pourrait penser qu'il ne s'agit là que d'un échauffement pour quelqu'un qui peut enchaîner les marathons avec autant d'aisance, mais Ronja Hofstetter doit bien sûr tout de même se qualifier, comme tous les autres. Heureusement, depuis son premier marathon, elle ne doit plus compter uniquement sur l'IA pour son plan d'entraînement.

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