Les taux d'intérêt hypothécaires ont fortement baissé ces derniers mois. Ainsi, les hypothèques fixes sont aujourd'hui environ 0,5% moins chères qu'en milieu d'année, comme le montre une enquête de Moneypark.
Et même si la prochaine baisse des taux d'intérêt de la Banque nationale est déjà prise en compte dans les hypothèques fixes, le contexte reste favorable aux acheteurs de maisons. En effet, d'autres baisses des taux directeurs devraient suivre.
Mais même avec ces bons signes, il faut faire attention à certains aspects lors de la prise ou du renouvellement de l'hypothèque. En collaboration avec Lukas Vogt, directeur général de Moneypark, Blick vous présente les points les plus importants pour financer votre maison.
Saron ou hypothèque fixe?
En principe, si les taux d'intérêt augmentent, l'hypothèque fixe est plus avantageuse. Mais si les taux baissent, l'hypothèque Saron peut s'avérer intéressante. En effet, le taux d'intérêt n'y est pas fixé pour une longue durée, mais peut fortement fluctuer.
Actuellement, malgré la baisse des taux directeurs, le taux d'intérêt des hypothèques Saron est nettement supérieur au taux d'intérêt des hypothèques fixes. D'une manière générale, il faut être prêt à prendre des risques et disposer d'une marge de manœuvre financière pour une hypothèque Saron, précise Lukas Vogt. «Il faut pouvoir supporter que les coûts mensuels de l'hypothèque passent de 1200 francs à 2400 francs en l'espace de six mois.»
L'hypothèque à taux fixe convient donc mieux aux primo-accédants typiques. «Lorsqu'un couple achète son premier appartement au centre-ville, une hypothèque à taux fixe lui permet de fixer sa situation financière pour une période plus longue et d'avoir une sécurité de planification», explique Lukas Vogt. C'est important, par exemple, lorsque des enfants viennent s'ajouter et que l'un des partenaires travaille soudainement moins. Car dans ce cas, la banque pourrait soudainement imposer de nouvelles conditions lors de la renégociation de l'hypothèque Saron, spécifiquement après trois ans.
Quelle est la durée qui vous convient?
Selon Lukas Vogt, les hypothèques à taux fixe sur dix ans sont les plus appréciées chez Moneypark. Elles représentent environ 40% des contrats conclus. Les hypothèques de cinq ans arrivent en deuxième position avec environ 15% des contrats.
La raison de la popularité des hypothèques sur dix ans est aussi sa prévisibilité. «Pour le couple de primo-accédants mentionné, un horizon de planification de dix ans convient très bien.» Pour une famille avec des enfants plus grands qui vont bientôt déménager, une hypothèque sur cinq ans est alors plus intéressante, selon Lukas Vogt. Avec une durée de détention moyenne d'un bien immobilier d'une vingtaine d'années, on prolonge en moyenne deux ou trois fois son hypothèque dans sa vie.
L'achat est-il plus avantageux que la location?
Avec la baisse des taux d'intérêt hypothécaires, l'attrait de la propriété du logement augmente par rapport à la location. Si l'on calcule uniquement le loyer plus les charges contre le taux hypothécaire plus les charges, l'appartement ou la maison en propriété s'en sort nettement mieux à taille égale.
A cela s'ajoute la situation fiscale, qui peut également être améliorée par la propriété du logement. D'un autre côté, l'amortissement, c'est-à-dire le remboursement du crédit hypothécaire, représente un coût supplémentaire pour les propriétaires. «En fin de compte, la propriété du logement est clairement gagnante dans la situation actuelle», déclare Lukas Vogt.
L'hypothèque la moins chère est-elle la meilleure?
«Le taux d'intérêt proposé est un critère important, mais il est loin d'être le seul», explique l'expert. Il se peut par exemple qu'une banque qui propose un taux d'intérêt plus bas exige davantage de fonds propres. Et pour certains clients, il est décisif de pouvoir rembourser l'hypothèque sans pénalité avant l'échéance. Par exemple, s'ils doivent soudainement changer de domicile pour des raisons professionnelles et vendre leur maison.
De plus, «des taux d'intérêt hypothécaires plus élevés peuvent également être intéressants si l'on peut mettre en gage le deuxième ou le troisième pilier au lieu de devoir le retirer», explique Lukas Vogt. La mise en gage ne permet pas seulement aux clients d'économiser des impôts sur le versement. Ils profitent également du rendement sur le troisième pilier. En fin de compte, cela peut rapidement rendre un taux d'intérêt plus élevé plus intéressant que l'offre prétendument moins chère. Et cela, à hauteur de plusieurs milliers de francs.