120 jours-amende pour le Genevois
Un ex-pilote de ligne suicidaire condamné pour des menaces

Un ancien pilote vient d'être condamné par Le Ministère public pour injure, menaces et utilisation abusive d’un téléphone à l'encontre de trois personnes. Il avait déjà dû faire face à la justice en 2020.
Publié: 24.07.2024 à 06:01 heures
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Dernière mise à jour: 24.07.2024 à 09:06 heures
L'ex-pilote reprochait à trois personnes d’avoir alerté des instances en raison de ses propos inquiétants et suicidaires.
Photo: Shutterstock
Frédéric Nejad Toulami

«Je t’ai retrouvé et tu vas mourir avec ta femme!» C’est en ces termes qu’un ancien pilote d’une célèbre compagnie aérienne low-cost avait laissé un message sur le répondeur d’un couple qu’il connaissait, en juillet 2023. Le même été, il avait aussi insulté une autre personne avant de la menacer: «Tu sais très bien comment ça va finir. Tes jours sont comptés car je n’ai rien oublié.» Il leur reprochait, entre autres, d’avoir alerté des instances en raison de ses propos inquiétants et suicidaires dans un groupe WhatsApp. Ces trois personnes avaient porté plainte dans les cantons de Vaud et de Genève peu après. 

La procureure chargée du dossier vient de condamner l’individu à 120 jours-amende, à 30 francs le jour, pour menaces, injures et utilisation abusive d’un téléphone. Soit une somme de plus de 4000 francs si on y ajoute des émoluments durant l’enquête. A noter qu’il a également été condamné pour abus de confiance dans une affaire financière parallèle.

Reconverti comme agent d’investissements dans les crypto-monnaies, il avait convaincu en 2023 des amis de lui confier d'importantes sommes d'argent pour les placer avec la promesse d’un bon rendement. Non seulement, aucun bénéfice n’en est ressorti, mais Il n’a jamais été capable de leur rembourser les montants investis. Pire: il leur avait tenu des propos incohérents avant de finir par admettre qu'il leur avait menti. Un des amis floués avait porté plainte.

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Communication après l’article de Blick

En raison d’une condamnation antécédente, pour diffamation, l’accusé n’a pas bénéficié d’un sursis. Mais celui qu’il avait obtenu en juillet 2020 ne sera pas révoqué en raison d’un pronostic favorable. Sa dernière audition pénale date de septembre 2023 et il avait admis les faits. Quant à l’ordonnance pénale rendue par la procureure genevoise, elle est datée du 20 juin 2024. Elle semble cependant n’avoir été envoyée aux parties qu’après que Blick avait dévoilé cette affaire le 11 juillet dernier, à la suite d’un long silence de la part du Ministère public, critiqué par un des avocats. 

Contacté pour savoir notamment si son client avait fait appel de cette ordonnance pénale, le défenseur fribourgeois a strictement refusé de répondre à la moindre question. Même mutisme de la part du Ministère public genevois, alors que l’affaire est close de son côté. 

Car une autre interrogation demeure: le nom d’une tierce personne apparemment totalement étrangère à ce dossier pénal apparaît soudain dans le dispositif de l’ordonnance. Sorti de nulle part, cet individu se voit condamner à payer des frais de procédure, mais il ne figure pas parmi les personnes notifiées par cette décision de justice. Parmi d’autres parties plaignantes et un avocat-conseil dans ce dossier, c’est l’incompréhension totale. 

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