Avant d’embarquer, c’est souvent le passage le plus redouté des voyageurs: la sécurité. Entre bouteilles d’eau englouties à la hâte et cosmétiques abandonnés, la règle est stricte: pas plus de 100 ml de liquide en cabine.
Mais en Italie, certains aéroports ont décidé de dire ciao à cette limite. A Rome-Fiumicino, Milan et Bologne, il est désormais possible d'emporter des liquides jusqu’à deux litres dans son bagage cabine, rapporte franceinfo dimanche 14 septembre. Et même pas besoin de les sortir pour les mettre dans le bac! Une petite révolution encore méconnue, mais qui facilite déjà la vie des passagers.
Pas tous les passagers
Le secret de cette évolution? De nouveaux scanners capables non seulement «d'analyser la substance à l'intérieur de la gourde» mais aussi «de voir le contenu des bagages dans une résolution 3D plus précise, faire tourner l'image et voir les objets sous plusieurs angles», lâche Ivan Bassato, directeur des opérations aériennes à Rome. De quoi détecter d’éventuels explosifs, même dissimulés dans une bouteille de gel douche.
Sur les 50 machines de l'aéroport romain, une trentaine sont déjà équipées. Leur prix, toutefois, reste élevé: sept à huit fois plus que les scanners précédents. Une charge répercutée sur la taxe d’aéroport, «mais de seulement quelques centimes», assure Ivan Bassato.
Mais attention, tous les passagers ne sont pas logés à la même enseigne. Celles et ceux en transit sont toujours soumis à la limite des 100 ml. Le système n’est donc pas parfait, mais il promet déjà un gain de sérénité pour les voyageurs, sans renoncer aux impératifs de sécurité.
D'autres pays bientôt
L’Italie n’est pas seule. Au Royaume-Uni, des aéroports comme London City, Edimbourg ou Birmingham ont déjà levé la restriction, tout comme Helsinki en Finlande. Et d’autres pays européens devraient suivre, parmi lesquels l’Allemagne, l’Irlande, la Lituanie, Malte, la Suède et les Pays-Bas. D'ici à 5 ans, la majorité des aéroports du continent devraient être équipés des scanners 3D.
Et en Suisse? Genève Aéroport est équipé de cette technologie depuis 2018. Celle-ci devrait être étendue à toutes les lignes de contrôle d'ici à 2032. Interrogée par Blick sur une possible levée de la limite, la communication s’est contentée de répondre: «En l’état, tant que la règle est en vigueur, Genève Aéroport appliquera les règles suisses en vigueur.»
Traduction non codée: la décision ne relève pas de l’aéroport, mais de l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). De son côté, l’aéroport de Zurich avait indiqué à «20 minutes» l'année dernière que «la règle des 100 ml est en principe toujours valable. Nous partons du principe qu'elle ne tombera qu'avec le passage généralisé aux nouveaux appareils.»
Reste que cette règle n’est pas née par hasard. Elle avait été imposée en 2006, lorsque les services britanniques avaient déjoué un projet d'attentat à l'explosif liquide. Pour prévenir un tel scénario, l’Europe et les Etats-Unis avaient imposé une limite stricte: seuls les contenants de 100 ml maximum sont autorisés en cabine, regroupés dans un sac plastique transparent d’un litre. Presque vingt ans plus tard, la technologie pourrait enfin tourner la page de cette contrainte devenue emblématique des contrôles aéroportuaires.