En 2013, à la suite d’un virus gastrique, Jessica Powell, une Américaine, souffre de grave déshydratation. Elle s'effondre, inconsciente, et est conduite aux urgences. Mais lorsqu’elle se réveille dans son lit d'hôpital, c'est le cauchemar: elle n’a plus ses deux jambes en raison d’une grave erreur médicale.
Il a fallu 12 ans pour que l’affaire de cette enseignante soit enfin jugée. Les jurés n’ont mis que 30 minutes à lui accorder la plus grande indemnisation de l’histoire de l’Etat de Géorgie, à savoir la coquette somme de 70 millions de dollars (environ 58 millions de francs).
Un grave surdosage a stoppé l'apport sanguin
Les médecins urgentistes du Putney Memorial Hospital avaient administré à la jeune femme de la vasopressine (une hormone naturelle) plus de 40 heures après son admission. Ce produit devait permettre d'augmenter sa tension artérielle et de rétablir son équilibre hydrique et électrolytique.
Problème: le dossier médical a ensuite prouvé que la patiente avait reçu une dose deux fois et demie plus élevée que la dose maximale prescrite pour ce médicament.
Des experts médicaux ont déclaré à la barre que la surdose avait provoqué un rétrécissement extrême des vaisseaux sanguins, interrompant ainsi l'apport de sang dans la moitié inférieure du corps de la malheureuse, ce qui a empêché l'oxygène d'être transporté vers les jambes et les pieds.
La patiente ayant ensuite développé une septicémie, les médecins ont dû lui amputer les deux jambes au-dessus des genoux pour lui sauver la vie.
Elle a attendu plus de dix ans pour obtenir justice
Jessica Powell a poursuivi en justice les médecins traitants ainsi que le Albany Vascular Specialist Center. Tous ont rejeté les accusations de négligence et d'erreur médicale en déclarant que «les amputations étaient nécessaires pour sauver ses organes vitaux».
En outre, ils ont affirmé que les jambes de la victime étaient déjà «irrémédiablement endommagées lors de son admission». Pendant plus de dix ans, les médecins, l'hôpital et les compagnies d'assurance ont retardé un procès jusqu'à ce que le jury de la Cour suprême du comté de Dougherty rende enfin justice à la femme.
Son avocat Matt Cook a déclaré dans l'«Atlanta Journal»: «Si un jury n'a besoin que d'une demi-heure pour parvenir à un verdict unanime, cela veut tout dire! Les responsables ne voulaient pas reconnaître leur erreur, ils doivent maintenant en payer le prix».