La statue d'un général sudiste durant la guerre de Sécession (1861-1865), qui avait été déboulonnée et endommagée en 2020 par des manifestants antiracistes, va être restaurée et réinstallée à Washington, a annoncé lundi le service des parcs nationaux. Albert Pike (1809-1891), également juriste et écrivain, était la seule figure militaire du camp confédéré à avoir son monument dans la capitale des Etats-Unis.
Le service des parcs nationaux «va restaurer et réinstaller la statue en bronze d'Albert Pike, qui avait été renversée et vandalisée lors d'émeutes en juin 2020», a indiqué un communiqué. Elle devrait retrouver sa place dans un parc de Washington en octobre.
Cette «réhabilitation fait partie des responsabilités fédérales juridiques en matière de préservation du patrimoine historique et découle des derniers décrets présidentiels destinés à embellir la capitale et réinstaller des statues», ont précisé les parcs nationaux. Ceux-ci dépendent directement de l'administration de Donald Trump.
Déboulonnée au printemps 2020
Le président américain avait pris fin mars deux décrets «pour rendre le district de Columbia (Washington) sûr et magnifique» et «pour rétablir la vérité et le bon sens dans l'Histoire américaine». Le milliardaire conservateur républicain, qui achevait en juin 2020 son premier mandat, avait qualifié à l'époque le déboulonnage de la statue d'Albert Pike de «honte pour notre pays» et accusé la police de la capitale, très majoritairement démocrate, de passivité.
En juin 2020, des manifestants avaient mis à terre le monument à l'aide d'une corde. Ils avaient ensuite tenté de l'incendier en scandant le slogan du mouvement antiraciste afro-américain «Black Lives Matter».
La mort de George Floyd en toile de fond
Cette destruction avait eu lieu en fin de rassemblements et commémorations du 155e anniversaire du «Juneteenth» (contraction en anglais de «juin» et de «dix-neuf"), date de 1865 où les derniers esclaves avaient été libérés au Texas, et qui est depuis la présidence de Barack Obama un jour férié aux Etats-Unis. Plusieurs monuments érigés à la gloire de personnalités confédérées durant la guerre de Sécession avaient été démolis au printemps 2020.
Quelques jours après la mise à terre de la statue de Pike, des manifestants avaient tenté de faire de même avec celle du 7e président américain Andrew Jackson (1767-1845), qui soutenait l'esclavage, et dont Donald Trump est un fervent admirateur. Ce mouvement de déboulonnage de statues et monuments en l'honneur de personnages esclavagistes avait fait tache d'huile après la mort de l'Afro-Américain George Floyd, asphyxié en mai 2020 par un policier blanc.