Pour la première fois depuis plus de dix ans, le leader du marché du streaming, Netflix, a perdu des clients en masse – en un trimestre seulement. En effet, au cours des trois derniers mois, quelques 200'000 abonnés ont fermé leur compte, comme annoncé par la plateforme après la clôture de la Bourse américaine ce mardi.
Le nombre d'abonnements payants dans le monde entier s'élevait à 221,6 millions au dernier décompte. Selon ses propres prévisions, l'entreprise s'attendait à une augmentation de 2,5 millions parmi ses utilisateurs. Une projection mise à mal par l'invasion russe de l'Ukraine – et par l'essor de la concurrence. Explications.
Des abonnements plus avantageux
Pour Netflix, cette baisse de fréquentation est notamment due au retrait de la plateforme de la Fédération de Russie, où tous les comptes clients ont été désactivés en raison de la guerre d'agression menée par le Kremlin en Ukraine. En outre, Netflix admet que la concurrence de Disney & Cie devient de plus en plus sérieuse.
Pour lutter contre l'exode de ses utilisateurs, le géant américain a bien l'intention de prendre des mesures. Au programme: des offres d'abonnements moins chers, mais aussi de la pub. Publicité à laquelle Netflix était, jusqu'à présent, fermement opposé.
Du moins jusqu'à ce que Hulu et Disney n'introduisent leurs modèles publicitaires avec succès. «Nous sommes donc convaincus que cela fonctionnera», déclare Reed Hastings, CEO de Netflix. Les bannières de pub ne devraient cependant pas devenir omniprésentes...
Le début de la descente aux enfers?
Face au dernier rapport de Netflix, ses investisseurs avaient de quoi tirer la moue. Réaction immédiate: l'action en Bourse a chuté de plus de 20%. Et de plus de 40% depuis le début de l'année, au total.
Le chiffre d'affaires de 7,9 milliards de dollars n'a pas non plus convaincu les actionnaires, malgré une augmentation d'environ 10% par rapport à la valeur de l'année précédente. Le bénéfice a quant à lui baissé d'environ 6%, pour atteindre 1,6 milliard de dollars – ce qui correspond à 1,5 milliard de francs suisses.
Et ce n'est peut-être que le début de la descente aux enfers pour Netflix. Au cours de ce trimestre, la plateforme prévoit de nouvelles pertes d'abonnés – ce qui fait d'ores et déjà son effet du côté de Wall Street. Qui a peur d'un rachat?
(Adaptation par Daniella Gorbunova)