Une combinaison blindée
Face aux drones russes, ce «héros de l'Ukraine» crée une armure révolutionnaire

Face aux drones qui dominent le champ de bataille, un major ukrainien décoré a conçu une combinaison blindée pour protéger les soldats des éclats. Plus légère que les protections classiques, elle pourrait bien changer la donne sur le terrain.
Publié: 12:52 heures
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Dernière mise à jour: 13:57 heures
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Oleh Shyriaiev a reçu la plus haute distinction en devenant «Héros de l'Ukraine».
Photo: Global Images Ukraine via Getty

Sur le front, les drones ont changé les règles du jeu. «La Russie avance à un rythme soutenu dans le développement et l’usage de systèmes sans pilote. Il faut donc anticiper», alerte le major Oleh Shyriaiev. Ce soldat ukrainien décoré, récemment nommé «Héros de l'Ukraine», a décidé d’agir. Pour protéger les troupes des éclats provoqués par les drones, il affirme avoir conçu une combinaison de combat blindée, une première du genre selon lui, relate «The Telegraph» lundi 30 juin.

On connaissait les filets de pêche d’un ramoneur fribourgeois pour brouiller les drones. Voici désormais la riposte ukrainienne: une tenue conçue en Kevlar – une fibre synthétique résistante à la chaleur – et d’autres matériaux capables d’absorber les impacts.

Le problème des éclats

Le major Oleh Shyriaiev explique que son idée de créer une combinaison blindée vient directement de la menace posée par les drones. Lorsqu’un drone ennemi largue une grenade ou un explosif, même si la charge ne touche pas directement un soldat, elle projette des éclats et de la poudre balistique tout autour.

Ces fragments ont des vitesses et des poids différents, ce qui les rend particulièrement dangereux. Ils peuvent causer de graves blessures, même à distance de l’explosion. D’où l’importance, selon lui, de développer une protection adaptée à ce type de menace, en plus des gilets et casques classiques.

«Notre objectif est que, au-delà des gilets pare-balles et des casques, les soldats puissent porter des combinaisons en 'tissu blindé' capable d’arrêter certains éclats», explique-t-il. Plus léger que les plaques en céramique, le Kevlar ne stoppe pas les balles, mais protège efficacement contre les projectiles issus des explosions, devenus, avec les drones, l’une des principales menaces du champ de bataille.

Une protection adaptée au terrain

L’uniforme ne se limite pas à un simple ajout de protection: il couvre l’ensemble du corps et intègre des renforts ciblés au niveau des articulations, comme les coudes, les genoux et les chevilles. Une attention particulière a été portée à ces zones souvent négligées, mais bien exposées aux éclats lors des attaques de drones.

Le major travaille également sur une extension du concept aux bottes, avec des semelles capables de résister aux explosions au sol. L’objectif est d'offrir une protection complète et légère, adaptée à une guerre où les soldats, souvent postés en position fixe, sont constamment menacés par les frappes venues du ciel. Contrairement aux plaques en céramique des gilets par-balles, lourdes et rigides, cette tenue offre une plus grande liberté de mouvement, essentielle pour les soldats sur le terrain.

Mais pour le major Shyriaiev, une chose est claire: les technologies évoluent, mais c’est toujours l’infanterie qui tient le terrain. «Sans soldat, il n’y a pas de guerre possible», affirme-t-il. A ses yeux, chaque innovation qui peut protéger ces hommes et ces femmes vaut la peine d’être tentée, surtout quand l’ennemi, lui, ne cesse d’innover depuis le ciel.

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