Son nom ne vous dit peut-être rien. Mais en Ukraine, Valery Zaloujny est un héros national. Aujourd’hui ambassadeur de Kiev à Londres, il est présenté par le «Guardian» lundi 25 août comme le mieux placé pour succéder à Volodymyr Zelensky une fois la guerre terminée.
Mais avant d’être nommé diplomate, Valery Zaloujny était surtout connu pour son rôle de commandant en chef de l’armée ukrainienne. C’est à ce moment qu’il gagne en popularité. Et aujourd’hui, même loin de l’Ukraine, il jouit toujours d’une excellente image auprès de la population… et serait même plus apprécié que l’actuel président. Une situation qui ne plairait pas à Volodymyr Zelensky.
Une menace pour Zelensky?
Nommé à la tête de l’armée en 2021 par Volodymyr Zelensky, Valey Zaloujny s’est imposé malgré un début jugé… atypique. «Zaloujny était un commandant audacieux et ambitieux, mais aussi un peu bouffon, plus connu pour ses pitreries avec ses troupes que pour sa discipline», écrit Simon Shuster dans sa biographie sur Volodymyr Zelensky.
Mais rapidement, il impose sa vision et devient une figure centrale de la résistance face à la Russie. Mais son passage est également marqué par des désaccords avec Zelensky, notamment sur la stratégie au front. Des médias rapportent que le président ukrainien perçoit également comme une menace la popularité grandissante du commandant en chef. En février 2024, Zelensky le limoge de ses fonctions à la tête de l’armée et l’envoie à Londres comme ambassadeur.
Même éloigné du front, Valery Zaloujny reste une figure incontournable. Un sondage du Rating Sociological Group, publié en juillet, lui accorde 73% de confiance, contre 67% pour Zelensky. Une popularité qui alimente les spéculations sur son avenir politique, bien que ses proches démentent toute préparation de campagne.
Courtiser par J.D. Vance
Selon le «Guardian», des acteurs étrangers ont tenté de le courtiser: le vice-président américain J.D. Vance aurait cherché à le contacter pour trouver une alternative à Zelensky après le clash dans le Bureau ovale fin février. Paul Manafort, ex-conseiller de Trump, lui aurait proposé ses services en vue d’une campagne présidentielle.
Droit dans ses bottes, Valery Zaloujny aurait décliné ces avances, réaffirmant sa loyauté au président et son refus de penser aux élections tant que la guerre continue. «Il a répété à maintes reprises que, pendant la guerre, nous devons œuvrer pour sauver le pays et ne pas penser aux élections, et cela n’a pas changé», a déclaré sa conseillère média Oksana Torop. S’il n’a jamais annoncé de projet électoral, beaucoup estiment qu’il attend la fin de la guerre pour se lancer.
Un avenir ouvert
Officiellement, Zelensky continue de voir en Valery Zaloujny un allié, un simple ambassadeur dans un poste clé. Mais pour beaucoup en Ukraine, le général reste le seul capable de rivaliser avec le président lors d’un futur scrutin. Une élection qui, sous le régime de la loi martiale, demeure pour l’instant impossible.