Un contrat controversé
Trump cherche à corrompre les universités qui défient sa ligne politique

Depuis longtemps, les universités américaines défient le gouvernement Trump. Elles sont une épine dans le pied du président. Après les avoir longtemps menacées, il souhaite changer de braquet.
Publié: 21:14 heures
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Le gouvernement américain veut faire plier les universités avec l'argent du contribuable.
Photo: AFP
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Natalie Zumkeller

Neuf lettres, toutes accompagnées de salutations amicales de la Maison Blanche, ont été reçues mercredi matin par neuf universités d’élite américaines. Leur contenu? Un «contrat d’excellence académique dans l’enseignement supérieur», révèlent le «New York Times» et le «Wall Street Journal».

Ce document de dix pages, adressé notamment au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT), promet aux universités un traitement privilégié dans la répartition des fonds publics… à condition de s’aligner sur la ligne politique du gouvernement Trump.

Des exigences (très) discutables

En gros: maximum 15% d’étudiants étrangers, des définitions strictes des sexes, l’interdiction de prendre en compte l’ascendance ou le genre dans les critères de recrutement et d’admission, ainsi qu’un bannissement total des prises de position politique de la part des collaborateurs.

Le texte exige aussi la suppression des départements accusés de «pénaliser délibérément les idées conservatrices, de les rabaisser ou même d’inciter à la violence à leur encontre». Dans une lettre jointe, selon le «Wall Street Journal», la ministre de l’Education Linda McMahon et deux hauts responsables de la Maison Blanche promettent aux universités «de multiples avantages», dont des «subventions fédérales substantielles et utiles».

Harvard va-t-elle aussi céder?

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain multiplie les bras de fer avec le monde académique. Par des sanctions et des gels de fonds, il a tenté de mettre les universités au pas. Certaines ont cédé: la Pennsylvania University a restreint l’accès des femmes trans aux compétitions sportives, tandis que Brown University fournit désormais davantage de données sur l’admission des étudiants que la loi ne l’exige.

Harvard, en revanche, résiste toujours. L’université a déjà porté plusieurs affaires devant la justice et obtenu gain de cause. Début septembre, des milliards de subventions lui ont ainsi été débloqués. Mais la pression se renforce. Trump a même affirmé cette semaine que lui et Harvard étaient proches d’un «accord».

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