Les marchés financiers ont terminé en baisse vendredi, réagissant à l’escalade des tensions au Moyen-Orient. L’attention se porte particulièrement sur le prix du pétrole, qui a bondi de 13% à certains moments, frôlant la barre des 80 dollars. Un autre point névralgique est le détroit d’Ormuz, l’une des principales routes maritimes pour l’approvisionnement mondial en pétrole. Si l’Iran venait à le bloquer, les experts estiment que les prix pourraient grimper jusqu’à 130 dollars le baril.
Et c’est précisément le scénario du pire pour Donald Trump. Le président américain lutte déjà contre le spectre d’une récession dans son pays. Depuis son arrivée au pouvoir, l’économie américaine a considérablement ralenti, et elle s’est même contractée de 0,3% au premier trimestre de l’année, à la surprise générale.
Un tournant dangereux
Trump tente depuis plusieurs semaines de pousser le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt. Beaucoup d’acteurs du marché s’attendent d’ailleurs à une telle décision d’ici l’été. Mais si les prix du pétrole continuent de grimper, la Fed pourrait au contraire décider de maintenir ses taux, voire de les relever.
Cela mettrait encore davantage sous pression la consommation et les investissements. L’inflation risquerait de repartir à la hausse. Dans une déclaration au magazine «Fortune», les analystes de Capital Economics avertissent: «Toute hausse de l’inflation énergétique constituerait une raison supplémentaire pour les banques centrales de faire preuve de prudence en matière de baisse des taux. Et la Fed pourrait rester en retrait pour le moment.»
Pour Trump, qui s’est présenté comme le sauveur de l’économie pendant sa campagne, un tel retournement serait particulièrement préjudiciable à l’approche des élections de mi-mandat de 2026. Une flambée durable des prix de l’essence, conséquence probable de cette crise, porterait également atteinte à son image et à celle du Parti républicain. Or Trump compte sur le maintien de la majorité au Congrès pour empêcher les démocrates de bloquer sa politique.