L'Ukraine a reçu une nouvelle proposition de paix de la part des Etats-Unis qui requiert notamment que Kiev cède les territoires actuellement sous contrôle de la Russie et réduise son armée de plus de moitié, selon des déclarations mercredi à l'AFP d'un haut responsable ukrainien. Ce plan semble reprendre les conditions maximalistes avancées précédemment par la Russie, des exigences dénoncées par Kiev comme équivalant à une capitulation de facto.
«Nous recevons des signaux disant que nous devons accepter ce plan», a déclaré cette source sous couvert d'anonymat. La proposition inclut la «reconnaissance de (l'annexion de) la Crimée et d'autres régions prises par la Russie» et «la réduction de l'armée à 400'000 personnes», a-t-elle indiqué. Le plan prévoit également que l'Ukraine renonce à toutes ses armes à longue portée.
«Une nuance importante est que nous ne comprenons pas s'il s'agit réellement d'un plan Trump» ou «de son entourage», a ajouté le haut responsable ukrainien. Selon la même source les informations données sont restées «pas claires» sur l'attitude que la Russie serait supposée adopter en retour. Le média américain Axios avait précédemment affirmé que Washington et Moscou travaillaient en secret sur un plan pour mettre fin à la guerre lancée par Moscou contre son voisin il y a près de quatre ans. Le Kremlin a refusé de commenter ces informations. L'AFP a demandé des commentaires à la Maison Blanche.
Poutine tire les ficelles
La Russie occupe à ce jour près de 20% du territoire ukrainien. Le Kremlin a prononcé en 2022, outre la Crimée annexée en 2014, l'annexion de quatre régions ukrainiennes supplémentaires, celles de Donetsk et Lougansk dans l'est, Zaporijjia et Kherson au sud, bien que les forces russes n'en contrôlent pas l'ensemble du territoire. Moscou a régulièrement exigé, à chaque ébauche de négociation, que Kiev reconnaisse la perte de sa souveraineté sur ces régions et que l'armée ukrainienne se retire des zones y restant sous son contrôle.
Le président américain Donald Trump, dont le pays était précédemment le principal soutien militaire de l'Ukraine avec l'Union européenne, a opéré après son investiture début 2025 un rapprochement spectaculaire avec Vladimir Poutine, mais a échoué à ce stade à obtenir une inflexion sensible vers la paix. Se disant tour à tour frustré par l'attitude du président ukrainien Volodymyr Zelensky, puis par celle de Vladimir Poutine, il a finalement adopté en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.