«Des sanctions énormes»
Excédés par Poutine, les Etats-Unis et l'UE ciblent le pétrole russe

Donald Trump annonce de «nouvelles sanctions énormes» contre le pétrole russe pour pousser Moscou à cesser la guerre en Ukraine. Washington vise Rosneft et Lukoil, tandis que l’UE durcit aussi ses mesures énergétiques.
Publié: 04:43 heures
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Dernière mise à jour: 06:34 heures
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Trump annonce de lourdes sanctions contre le pétrole russe pour faire pression sur Moscou.
Photo: AP
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AFP Agence France-Presse

Donald Trump a laissé éclater son exaspération mercredi envers Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées «d'énormes» contre le secteur pétrolier russe, dans l'espoir d'amener Moscou à mettre fin à la guerre en Ukraine. En parallèle, l'Union européenne a annoncé mercredi avoir trouvé un accord pour durcir ses sanctions sur les hydrocarbures russes et tarir les ressources du Kremlin.

«Ce sont des sanctions énormes (...) Et nous espérons qu'elles ne dureront pas trop longtemps. Nous espérons qu'un terme sera mis à la guerre», a affirmé le président américain en recevant le secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.

Lui qui s'est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions a estimé que ses conversations avec le président russe n'allaient «nulle part», au lendemain du report sine die d'une rencontre entre eux envisagée à Budapest. «A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part», a-t-il affirmé.

Peu avant, le ministre américain des Finances Scott Bessent avait annoncé, dans un communiqué, des sanctions contre les «deux plus importantes compagnies pétrolières qui financent la machine de guerre du Kremlin» et ce, «face au refus du président Poutine d'arrêter cette guerre insensée. Le président Poutine n'a été ni franc, ni honnête à la table des négociations, comme nous l'aurions espéré», a-t-il aussi déclaré à la chaîne Fox Business.

Les avoirs sont gelés

Selon le document du département du Trésor américain, les sanctions interdisent toute interaction économique avec Rosneft, Lukoil et leurs filiales. Cela s'applique non seulement aux entreprises américaines, mais aussi aux banques étrangères ou aux partenaires commerciaux.

Tous les actifs des entreprises concernées, situées aux Etats-Unis ou appartenant à des citoyens américains, seront gelés. Les entreprises détenues au moins à moitié par les entreprises sanctionnées seront également automatiquement gelées. De plus, les entreprises et les citoyens américains ne seront plus autorisés à commercer avec ces entreprises sans autorisation.

Le département du Trésor prévient également que les banques étrangères pourraient également être ciblées si elles continuaient à entretenir des relations commerciales importantes avec les secteurs russe de l'énergie ou de la défense. Ces institutions pourraient alors être exclues du système financier américain

Le Trésor américain a dit être «prêt à aller plus loin si cela s'avérait nécessaire». Les sanctions européennes, dont l'adoption formelle est prévue jeudi, prévoient notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

150 avions Gripen

Le secrétaire général de l'OTAN a lui relativisé l'existence de tensions entre Trump et Zelensky, assurant que le président américain restait le seul à même d'apporter une «paix durable» en Ukraine, malgré le fait qu'il refuse de livrer des missiles Tomahawk à Kiev. Trump a réitéré ce refus mercredi, arguant de la complexité liée à leur emploi.

S'exprimant devant la presse, Mark Rutte a néanmoins estimé que cette pression collective accrue sur Moscou était à même de «changer les calculs» de Vladimir Poutine et de «l'amener à la table des négociations» en vue d'un cessez-le-feu.

«J'en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd'hui ni demain, mais nous y arriverons», a-t-il dit. Dans l'immédiat, c'est en Suède que le président ukrainien est allé chercher des armes, annonçant mercredi y avoir signé une lettre d'intention pour l'achat de 100 à 150 avions de chasse Gripen de dernière génération.

Toutes ces annonces interviennent après une nouvelle nuit d'attaques russes en Ukraine, avec plus de 400 drones et une trentaine de missiles, qui ont fait au moins six morts. L'attaque par des drones d'une école maternelle à Kharkiv, grande ville du nord-est, a particulièrement suscité l'émotion, avec ses images de secouristes, parents ou enseignants, portant de jeunes enfants dans des rues dévastées. Cette attaque a fait au moins un mort et dix blessés, selon le maire Igor Terekhov.

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