Trois guerres en 50 ans
L'Inde et le Pakistan sont capables du pire, la preuve!

Rien ne semble arrêter l'Inde et le Pakistan. Le Premier ministre pakistanais a promis cette nuit de venger la trentaine de morts après les frappes indiennes. Les trois aéroports pakistanais sont fermés. Va-t-on revoir les horreurs des guerres de 1947, 1965 et 1971?
Publié: 08.05.2025 à 07:25 heures
|
Dernière mise à jour: 08.05.2025 à 08:25 heures
1/5
Des manifestants brûlent une effigie du Premier ministre indien Narendra Modi lors d'une manifestation contre l'Inde à Hyderabad, le 7 mai 2025.
Photo: AFP
Blick_Richard_Werly.png
Richard WerlyJournaliste Blick

L’Inde et le Pakistan ont de quoi faire trembler le monde entier. D’abord parce que ces deux pays disposent de l’arme atomique, dotés chacun d’environ 180 têtes nucléaires. Ensuite parce que trois guerres les ont opposés dans le passé, dont deux, en 1947 et 1965, au sujet de la région disputée du Cachemire, qui est de nouveau la cause de l’escalade actuelle.

Quelles leçons tirer de ces trois conflits en 1947, 1965 et 1971? Au moins trois, qui justifient l’inquiétude internationale, alors que le Premier ministre pakistanais vient de promettre de venger la trentaine de morts causés par les frappes indiennes et que de nouveaux échanges de tirs ont éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi. Son homologue indien Narendra Modi a, pour mémoire, juré de riposter après l’attaque commise le 21 avril par un groupe terroriste islamiste présumé basé au Pakistan contre des touristes indiens au Cachemire.

En 1947, le poison colonial

Le départ de la puissance coloniale britannique a engendré, dans le sous-continent indien, un premier bain de sang au pied de l’Himalaya. Après le déplacement de près de 15 millions de personnes de part et d’autre de la nouvelle frontière entre l’Inde et le Pakistan, des centaines de milliers de civils des deux pays trouvent la mort dans des affrontements qui cesseront grâce aux efforts du Mahatma Gandhi (assassiné en janvier 1948). 

Les tirs pakistanais ont fait 13 morts et 59 blessés civils en Inde

Le gouvernement indien a annoncé jeudi que les tirs d'artillerie du Pakistan effectués depuis la veille sur son territoire, en riposte à ses frappes sur le sol pakistanais, avaient causé la mort de 13 civils et en avaient blessé 59 autres.

Les 13 morts, ainsi que 44 des 59 blessés ont été recensés dans le seul village de Poonch (nord-ouest), le long de la «ligne de contrôle», la frontière de facto qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays, a précisé le ministère des Affaires étrangères.

Le gouvernement indien a annoncé jeudi que les tirs d'artillerie du Pakistan effectués depuis la veille sur son territoire, en riposte à ses frappes sur le sol pakistanais, avaient causé la mort de 13 civils et en avaient blessé 59 autres.

Les 13 morts, ainsi que 44 des 59 blessés ont été recensés dans le seul village de Poonch (nord-ouest), le long de la «ligne de contrôle», la frontière de facto qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays, a précisé le ministère des Affaires étrangères.

Un territoire continuera en revanche de faire l’objet d’un contentieux entre les deux puissances: celui du Jammu et Cachemire, où les Nations unies parviennent à imposer un cessez-le-feu. Problème: le référendum prévu à l’issue de cette trêve n’a jamais été organisé. Il empoisonne le sous-continent depuis un demi-siècle.

En 1965, l’assaut Pakistanais

C’est à nouveau au Cachemire que tout se joue en août 1965. Le Pakistan (le «pays des purs» en langue urdu) y envoie alors des troupes déguisées en civil pour y fomenter une révolte, à la suite du refus de l’Inde d’organiser le référendum promis dans cette région des contreforts de l’Himalaya à majorité musulmane. 

Au nom de la défense des musulmans discriminés par les Hindous majoritaires en inde, Islamabad refuse d’entériner le rattachement à New Delhi. Une guerre s’ensuit, causant la mort de près de 10'000 personnes en quelques semaines. La Chine menace d’intervenir et les Etats-Unis annoncent que si Pékin intervient, ils riposteront. Un cessez-le-feu sera finalement négocié sous l’égide de l’ex URSS.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

En 1971, la blessure Pakistanaise

Cet autre épisode particulièrement sanglant ne résulte pas cette fois d’un affrontement dans le Cachemire himalayen, mais de l’aspiration à l’indépendance du Pakistan oriental, cette partie du pays située en bordure du Bengale Indien. La composition du Pakistan après l’indépendance, scindé en deux territoires distincts, était intenable. 

Près de dix millions de réfugiés partent vers l’Inde, tandis que l’armée indienne lance un assaut aérien sur les bases pakistanaises. Le résultat? La naissance dans le sang, le 26 mars 1971, d’un nouvel Etat: le Bangladesh. Une blessure pour les fondateurs du Pakistan qui ne pardonneront jamais cette scission de leur pays.

Une nouvelle guerre en 2025? Tout est écrit dans ces conflits précédents. Entre l’Inde et le Pakistan, devenu depuis des puissances nucléaires durant les années 70-80, le pire est toujours possible.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la