La situation à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge s'est dramatiquement aggravée. Thomas Gambirasio, en vacances avec sa femme thaïlandaise, Muai Gambirasio Sungying, raconte comment ils ont fuit et les conditions difficiles sur place.
«Nous sommes ici en vacances. Ma femme est thaïlandaise, nous sommes allés chez elle pour rendre visite à sa famille et la soutenir», raconte Thomas. La famille de son épouse vit à Naeng Mut, près de la frontière avec le Cambodge. Depuis l'AVC de son beau-père à Noël, sa belle-famille a besoin d'aide, et Thomas sa femme voulaient soulager sa belle-sœur pendant quatre semaines en s'occupant de son beau-père.
Lit d'hôpital sur un pick-up
«Nous avons dû fuir avec nos sacs et nos bagages», nous raconte sa femme Muai. Ils ont chargé le lit d'hôpital de son père sur un pick-up et ont trouvé refuge chez des membres de sa famille. Au total, une quinzaine de personnes s'est réfugiée dans la maison, dont des enfants qui ne peuvent plus aller à l'école.
Au total, 40'000 personnes ont été évacuées et bon nombre d'entre elles auraient trouvé refuge dans des écoles et des temples. Thomas nous raconte par téléphone qu'il entend clairement les impacts des bombes, certains parfois très proches. «Quand nous sommes partis, le fils de ma femme a appelé pour nous dire qu'il y avait eu un impact à environ 150 mètres de la maison», poursuit le Suisse.
La région avait déjà été évacuée il y a huit ans. «Mais la situation n'a jamais été aussi grave», dit-il. Sa femme et lui sont mariés depuis 19 ans et vivent dans le canton de Schwytz. Sa belle-famille en Thaïlande vit à une quinzaine de kilomètres de la frontière cambodgienne. En revanche, les proches qui les hébergent habitent à 60 kilomètres de la frontière.
Un conflit latent
Thomas affirme que l'évacuation et l'hébergement des personnes a été très bien organisés. «Tout le monde savait où il pouvait et devait aller», décrit-il. Des colonnes de voitures ont été mises en place pour que tout le monde soit logé quelque part. Il reconnait que la situation est moins grave pour lui que pour sa femme. «Nous pouvons retourner en Suisse, mais sa famille reste ici» – y compris leur fils de 18 ans, toujours dans la maison pour veiller à ce que rien ne soit volé.
Depuis les années 50 déjà, des conflits éclatent régulièrement à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge. Après les affrontements de 2011, qui ont fait de nombreuses victimes, la situation s'est stabilisé. Mais l'attaque de ce jeudi 24 juillet est l'escalade la plus violente depuis longtemps entre les deux pays.