Soupçonnées d'infractions allant du vandalisme au meurtre
Après les manifestations, plus de 400 arrestations au Népal

La police népalaise a annoncé lundi l’arrestation de 423 personnes en deux mois, soupçonnées d’infractions allant du vandalisme au meurtre lors du soulèvement ayant entraîné la chute du gouvernement.
Publié: 15:08 heures
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Des milliers de jeunes sont descendus dans les rues du pays pour dénoncer un blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites.
Photo: IMAGO/ZUMA Press Wire
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AFP Agence France-Presse

La police népalaise a arrêté 423 personnes au cours des deux derniers mois. Elles sont soupçonnées d'infractions allant du vandalisme au meurtre, lors du soulèvement populaire qui a provoqué la chute du gouvernement, a indiqué lundi la police.

Les suspects sont poursuivis pour des chefs d'accusation allant du meurtre à la possession et à l'usage illégal d'armes, ou bien encore pour vol et comportement indécent, selon les données de la police. «Une équipe enquête sur ces incidents et collecte des informations» a déclaré à l'AFP Abi Narayan Kafle, porte-parole de la police du Népal.

Des milliers de jeunes Népalais sont descendus dans les rues du pays le 8 septembre sous la bannière d'une «Génération Z» (les moins de 28 ans) pour dénoncer un blocage des réseaux sociaux et surtout la corruption des élites politiques.

Le lendemain, ce mouvement de contestation s'est transformé en soulèvement populaire, lorsque la plupart des symboles du pouvoir, notamment le Parlement et la Cour suprême, ont été incendiés ou saccagés par la foule en colère.

Ces deux jours ont fait au moins 76 morts – 63 manifestants, 10 prisonniers évadés et trois policiers —, selon un nouveau bilan de la police. 

Ils ont conduit à la démission du Premier ministre maoïste, K.P. Sharma Oli. Quelques jours plus tard, l'ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, a été nommée à la tête d'un gouvernement provisoire.

Plus de 2700 bâtiments pillés ou incendiés

Ces arrestations ont eu lieu au cours des deux derniers mois, mais les données publiées lundi par la police donnent pour la première fois une idée de l'ampleur des interpellations.

A travers ce pays de l'Himalaya, plus de 2700 bâtiments comprenant des édifices publics, des postes de police, des hôtels, des entreprises, des permanences de partis et des maisons appartenant à des élus, ont été pillés ou incendiés. Des supermarchés, des magasins et des résidences privées ont également été visés.

Des manifestants ont été vus brandissant des fusils le deuxième jour des troubles, des armes qu'ils auraient subtilisées à la police. Sur les 14'500 détenus qui ont profité du chaos pour s'évader, 5020 sont toujours en cavale. Le ministre népalais de l'Intérieur, Om Prakash Aryal, a annoncé samedi qu'une opération spéciale serait lancée pour retrouver les fugitifs et récupérer les armes dérobées.

Les représentants de la génération Z ont demandé la démission de Om Prakash Aryal, qu'ils estiment incapable de poursuivre les responsables de la répression meurtrière.

L'ancien Premier ministre, KP Sharma Oli, et quatre anciens hauts responsables ont pour interdiction de voyager et le gouvernement provisoire a nommé une commission d'enquête pour éclaircir les circonstances des violences.

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