Au moins 51 personnes ont été tuées cette semaine au Népal lors des manifestations contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption et dans les émeutes qui ont causé la chute du gouvernement, a-t-on appris vendredi de source policière. «Au moins 51 personnes sont mortes cette semaine dans les troubles, dont 21 manifestants et 3 policiers», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Binod Ghimire.
«Environ 13'500 détenus se sont échappés. Certains ont été repris, 12'533 sont toujours en cavale», a poursuivi Binod Ghimire. Les troubles, les plus meurtriers survenus au Népal depuis l'abolition de la monarchie en 2008, ont débuté lundi, lorsque la police a ouvert le feu sur des jeunes manifestants, faisant selon la police au moins 19 morts et des centaines de blessés. Dès le lendemain, le Premier ministre KP Sharma Oli, au pouvoir depuis 2024, a ordonné le rétablissement de Facebook, X et Youtube et promis une enquête sur les violences policières, avant de présenter sa démission.
Toute la journée de mardi, des jeunes réunis sous une bannière «Génération Z» ont mis à sac de nombreux bâtiments publics, résidences de dirigeants politique et autres symboles du pouvoir dans la capitale Katmandou. Le parlement a été incendié, comme la résidence du chef du gouvernement démissionnaire. L'armée a repris depuis mardi soir le contrôle de la capitale, soumise à un strict couvre-feu.
Son chef d'état-major, le général Ashok Raj Sigdel, a également entamé des discussions, notamment avec des représentants des manifestants, pour nommer un gouvernement intérimaire. L'ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, 73 ans, est pressentie pour le driger, mais son nom ne fait pas l'unanimité parmi les protestataires. Les tractations politiques se poursuivaient vendredi.