Sombre histoire de guérilla?
Près de 60 soldats colombiens «séquestrés»... par des habitants

Au moins 57 soldats colombiens étaient retenus dimanche par des habitants dans le sud-ouest du pays, rapporte l'armée. Dans cette région, la guérilla est suspectée d'avoir infiltré des civils. Un cas qui illustre la gravité de la crise qui frappe la Colombie.
Publié: 07:39 heures
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Un premier contingent militaire était déjà tombé aux mains de civils samedi alors qu'il menait une opération à El Tambo. (Illustration)
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Au moins 57 soldats colombiens ont été «séquestrés» dimanche 23 juin par des habitants d'une région du sud-ouest du pays où sévissent des guérillas, a affirmé un général de l'armée. Un premier contingent militaire était déjà tombé aux mains de civils samedi alors qu'il menait une opération à El Tambo, dans ladite zone du canyon du Micay, avait indiqué l'armée dans un message envoyé à la presse.

Un deuxième groupe, qui se dirigeait vers El Plateado, dans la même région, a été séquestré par «environ 200 personnes» dimanche, a expliqué dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le général de brigade Federico Alberto Mejia. «Aujourd'hui, quatre sous-officiers et 53 soldats professionnels restent privés de liberté», est-il précisé à l'écrit dans la publication.

Des civils infiltrés par la guerilla?

«Cela s'appelle une séquestration», a affirmé le général Mejia, évoquant une population civile infiltrée par des guérilleros. Selon l'armée, les habitants ont reçu des ordres de l'Etat-major central (EMC), la principale dissidence de l'ex-guérilla FARC ayant refusé l'accord de paix avec le gouvernement de 2016.

Ces faits sont fréquents dans les régions troublées de Colombie, où des organisations illégales se servent des locaux pour freiner la progression des forces officielles. L'armée tente depuis des mois de pénétrer dans la zone enclavée du canyon du Micay, cruciale pour la production de cocaïne.

En mars, 29 militaires et policiers y avaient été retenus, avant d'être relâchés deux jours plus tard. La Colombie traverse actuellement sa pire crise de ces dix dernières années, le chef de l'EMC ayant quitté la table des négociations avec le gouvernement.


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