«Avec ce projet, nous assurerons la sécurité et les intérêts nationaux de la Russie dans les océans mondiaux. Il ne doit y avoir aucun doute à ce sujet», a lancé jeudi 24 juillet Vladimir Poutine. Le président russe s’est déplacé en personne dans la ville portuaire de Severodvinsk, au nord-ouest du pays, pour inaugurer en grande pompe son nouveau fleuron: le sous-marin nucléaire Kniaz Pojarski.
Ce mastodonte de 24’000 tonnes, long de 170 mètres et capable d’atteindre une vitesse maximale de 46 km/h, est le cinquième sous-marin lanceur d’engins de la série Boreï livré à la marine russe en six ans, rapporte «Le Parisien». Il est équipé d’un réacteur nucléaire, de 16 missiles balistiques Bulava et peut transporter jusqu’à 96 ogives nucléaires.
Arme de dissuasion
Poutine n’a pas caché sa fierté: «Ces navires constituent la base des forces stratégiques de la marine. Grâce à leur modernisation, ils assureront la sécurité et incarneront la puissance de notre pays au cours des prochaines décennies», a-t-il affirmé. Et de surenchérir: «Le Kniaz Pojarski est doté des installations radioélectroniques et des armes les plus efficaces, notamment des missiles Bulava, ainsi que de systèmes de torpilles et de guerre acoustique à la pointe de la technologie.»
Ce lanceur de missiles de quatrième génération, appartenant à la classe Boreï-A, est conçu pour renforcer la dissuasion nucléaire russe, notamment dans la région arctique. En mai 2025, la Finlande avait d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme face à une montée en puissance militaire russe près de sa frontière, une dynamique susceptible de s’étendre jusqu’au nord arctique. Des images satellites montrent également une intensification de l’activité sur d’anciennes bases aériennes soviétiques, comme Severomorsk-2 et Olenya.
Un chantier colossal
La construction du Kniaz Pojarski a débuté il y a un peu moins de neuf ans. Ce sous-marin s’inscrit dans un programme de réarmement massif, prévoyant des investissements à hauteur de 1100 milliards de dollars d’ici 2036. Un plan à la mesure des ambitions russes, tant militaires qu’économiques, alors que les ressources de l’Arctique attisent une nouvelle rivalité géopolitique.