Le ministère russe de la Justice a déclaré l'ONG de défense de la presse Reporters Sans Frontières (RSF) «indésirable» en Russie, ce qui signifie de facto son interdiction. Cette décision intervient en pleine répression de toute dissidence dans ce pays.
Selon une liste officielle diffusée sur le site internet de ce ministère et consultée jeudi par l'AFP, RSF fait désormais partie des organisations «étrangères» dont les «activités» sont jugées «indésirables» sur le territoire russe. En Russie, déclarer une organisation «indésirable» revient dans les faits à prohiber ses activités car cela expose les personnes qui travaillent pour elle ou la financent à des poursuites judiciaires et à de possibles peines de prison.
Depuis l'offensive à grande échelle contre l'Ukraine, en février 2022, les autorités russes ont fortement accentué leur répression des voix dissidentes, emprisonnant des centaines de personnes et interdisant des dizaines d'ONG et de médias. RSF, dont le siège est en France, dénonce régulièrement ces atteintes à la liberté d'expression et vient en aide à des journalistes persécutés en Russie.
Sur son site internet, l'ONG déplore que «la quasi-totalité des médias indépendants» aient été interdits en Russie, bloqués et/ou déclarés «agents de l'étranger» ou «organisations indésirables». Moscou a dressé pour la première fois en 2015 une liste d'organisations «indésirables». Elle compte désormais plus de 250 organismes, comme les ONG Amnesty International et Greenpeace, ainsi que plusieurs médias.