Grâce à des écoutes téléphoniques et à des services de localisation, le service de renseignement allemand (BDN) ont réussi un gros coup, en août 1998: il a réussi à localiser l'homme le plus recherché au monde à l'époque en Afghanistan: Oussama Ben Laden.
Trouver le chef d'Al-Qaïda était loin d'être facile, car il changeait sans cesse d'emplacement, passant d'un endroit à un autre subtilement et rapidement. Comme l'a confirmé August Hanning – alors chef des services secrets allemands à l'étranger – à «Bild», la géolocalisation exacte de Ben Laden a pu être trouvée les 19 et 20 août 1998. Une trouvaille qui aurait dû le condamner à mort, s'il n'y avait pas eu... un âne.
Le Pakistan aurait aidé Oussama Ben Laden
Les informations top secrètes ont été immédiatement transmises aux Etats-Unis, car Al-Qaïda avait multiplié les attentats contre les ambassades américaines en Afrique et Ben Laden avait renforcé les appels à tuer des américains, soldats comme civils.
Le président américain de l'époque, Bill Clinton, a immédiatement agi et les coordonnées fournies par le BND ont été programmées dans un missile de croisière lors de l'opération «Infinite Reach». Mais il y a eu un problème: les missiles devaient traverser l'espace aérien du Pakistan. Ce dernier devait donc être prévenu, ce que l'armée américaine a fait. Mais en réalité, le Pakistan a probablement transmis l'avertissement à Oussama Ben Laden lui-même.
Selon l'ex-chef du BND Hanning, ce dernier aurait été informé depuis «un pays voisin» de l'opération à venir. Le chef d'Al-Qaïda aurait ainsi réussi à s'enfuir de justesse sur un âne: «Lorsque les missiles américains ont frappé, Ben Laden n'était qu'à quelques centaines de mètres du camp dans lequel nous l'avions localisé», a confirmé August Hanning.
Les attentats du 11 septembre auraient-ils pu être évités si Ben Laden ne s'était pas échappé à l'époque? Possible, avance August Hanning: «Sans Ben Laden, Al-Qaïda aurait été considérablement affaiblie et n'aurait probablement pas été en mesure de perpétrer des attentats d'une telle ampleur.»