Le chef de l'opposition israélienne a déclaré jeudi que Donald Trump ne devrait pas «s'immiscer» dans les affaires internes du pays, après que le président américain a demandé la fin du procès pour corruption du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Mercredi, Donald Trump a qualifié le procès de Benjamin Netanyahu de «chasse aux sorcières». Il «devrait être ANNULÉ, IMMÉDIATEMENT, ou qu'une grâce soit accordée à un Grand Héros», a-t-il écrit, dans un message publié sur sa plateforme Truth Social.
En réaction, le chef de l'opposition Yair Lapid, du parti de centre-droit Yesh Atid, a défendu l'indépendance des tribunaux israéliens. «Nous avons de la reconnaissance pour le président Trump, mais (...) le président ne devrait pas s'immiscer dans un procès judiciaire d'un pays indépendant», a-t-il déclaré dans une interview accordée au site d'information israélien Ynet.
Il a soutenu une déclaration de l'un des alliés de la coalition de Netanyahu, Simcha Rothman, du parti d'extrême droite Sionisme religieux, qui a appelé Trump à se tenir à l'écart du procès. «Ce n'est pas le rôle du président des Etats-Unis d'interférer dans les procédures judiciaires de l'État d'Israël», a déclaré Simcha Rothman, président de la commission des affaires judiciaires de la Knesset, dans un message sur X.
Simcha Rothman a cependant estimé que «la gestion des affaires de Netanyahu est en train de transformer l'image de l'Etat d'Israël d'une puissance régionale et mondiale en une république bananière».
L'appel de Trump a été approuvé par d'autres alliés de Netanyahu, notamment Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, une des figures de proue de l'extrême-droite israélienne, et le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar.
Itamar Ben Gvir a estimé que le procès en cours était motivé par des raisons politiques. Gideon Saar, a quant à lui jugé qu'il était «contraire au sens fondamental de la justice» de continuer ce procès en temps de guerre.
Dans une première affaire, Netanyahu et son épouse, Sara, sont accusés d'avoir accepté des produits de luxe d'une valeur de plus de 260'000 dollars, tels que des cigares, des bijoux et du champagne, de la part de milliardaires en échange de faveurs politiques.
Dans deux autres affaires, Netanyahu aurait tenté de négocier une couverture médiatique plus favorable dans deux médias israéliens. Netanyahu a nié tout acte répréhensible. Il a demandé le report de ses auditions dans son procès en raison des «développements régionaux et mondiaux», suite à un conflit de 12 jours avec l'Iran et alors que les combats se poursuivent dans la bande de Gaza.
«Nous demandons respectueusement au tribunal d'ordonner l'annulation des auditions au cours desquelles le Premier ministre devait témoigner dans les deux prochaines semaines», a écrit l'avocat de Netanyahu dans une demande transmise au tribunal, ajoutant que le Premier ministre «était obligé de consacrer tout son temps et son énergie à la gestion des problèmes nationaux, diplomatiques et de sécurité de la plus grande importance».
Son procès a été reporté à de nombreuses reprises depuis son ouverture en mai 2020, le dirigeant israélien ayant demandé des reports en raison de la guerre à Gaza et, plus tard, du conflit au Liban.