Le prix Nobel de littérature 2025 a été décerné à l'écrivain hongrois Laszlo Krasznahorkai, 71 ans, a annoncé jeudi le jury. L'écrivain a été récompensé «pour son oeuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d'une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l'art», a expliqué le jury.
Parmi les noms régulièrement cités pour le prix Nobel de littérature 2025 figurait celui de Christian Kracht. L’écrivain suisse, reconnu pour son écriture ironique et érudite, faisait partie des favoris au côté de l'auteur australien Gerald Murnane.
Ancien journaliste, diplômé en cinéma, l'auteur bernois de 59 ans a su se faire une place à part dans le paysage littéraire germanophone avec une œuvre traduite dans plus de 30 langues et récompensée à de nombreuses reprises. Son dernier roman, «Air», paru en 2025 et pas encore traduit en français, suit un architecte d’intérieur suisse dans un voyage qui traverse les époques et les mondes, de la Norvège contemporaine à l’ère glaciaire.
Récompensé pour son oeuvre «visionnaire»
L'écrivain a été récompensé «pour son oeuvre fascinante et visionnaire qui, au milieu d'une terreur apocalyptique, réaffirme le pouvoir de l'art», a expliqué le jury.
Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l'un des plus importants auteurs vivants du pays. Son nom revient depuis plusieurs années dans les spéculations des critiques littéraires.
László Krasznahorkai est «un grand écrivain épique dans la tradition d'Europe centrale qui s'étend de Kafka à Thomas Bernhard, et se caractérise par l'absurdisme et l'excès grotesque. Mais il a plus d'une corde à son arc, et il se tourne également vers l'Orient en adoptant un ton plus contemplatif et finement calibré», selon l'Académie.
Difficile et exigeant, son style a été décrit par le Hongrois lui-même comme «la réalité examinée jusqu'à la folie». Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l'écrivain d'être qualifié d'«obsessionnel».
L'an dernier, l'écrivaine sud-coréenne Han Kang a remporté la prestigieuse récompense, devenant la première femme asiatique primée. Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par les hommes et les lettres occidentales. Parmi les 122 lauréats, seules 18 femmes ont obtenu le prix et une minorité des auteurs récompensés sont de langues asiatiques ou moyen-orientales. Aucune langue africaine n'est représentée. Le Nobel consiste en un diplôme, une médaille et un chèque de 11 millions de couronnes (environ 1 million d'euros).