Le gouvernement portugais de droite, qui ne dispose pas de majorité absolue au Parlement, est parvenu mardi à un accord avec l'extrême droite pour adopter une réforme de la loi encadrant la naturalisation des étrangers.
«Nous aurons une nouvelle loi de la nationalité», qui viendra notamment allonger les délais pour que les immigrés puissent obtenir la nationalité portugaise, a annoncé le député Hugo Soares, chef du groupe parlementaire du camp gouvernemental, à l'agence de presse Lusa. Le texte doit être voté mardi en fin de journée.
«Le Portugal entre aujourd'hui dans le groupe des pays européens où il sera plus difficile d'obtenir la nationalité», s'est félicité André Ventura, le président du parti populiste Chega, en expliquant qu'un accord avait été trouvé après des mois de négociations grâce à «des concessions de part et d'autre».
1,5 millions d'immigrés
«La majorité qui soutient le gouvernement a décidé de céder sur l'une de nos propositions, qui concernait l'obtention frauduleuse de la nationalité, et a décidé de ne pas céder sur une autre, (...) liée à la perte de nationalité en cas de crimes violents», a-t-il précisé.
L'exécutif de Luis Montenegro, reconduit lors des élections législatives de mai dernier, qui ont vu Chega devenir le premier parti d'opposition, avait déjà obtenu le soutien de l'extrême droite pour durcir la politique migratoire du Portugal. Fin 2024, le nombre d'étrangers établis au Portugal a dépassé 1,5 million d'immigrés, soit environ 15% de la population totale et près de quatre fois plus qu'en 2017.