Le président colombien Gustavo Petro a annoncé vendredi le début de «discussions» à l'étranger avec le clan del Golfo. Fondé sur les cendres d'ex-milices d'extrême droite démobilisées dans les années 2000, il est Ie principal cartel de trafiquants de drogue du pays.
L'organisation, qui compte actuellement plus de 7500 membres, est le plus grand exportateur de cocaïne au monde et représente l'un des principaux défis en matière de sécurité pour le premier gouvernement de gauche du pays.
«Nous avons initié des discussions en dehors de la Colombie avec l'autoproclamée armée Gaitaniste», a déclaré M. Petro, sans autre précision. Le clan del Golfo se fait appeler «armée Gaitaniste de Colombie» (AGC) et insiste pour être traité comme une organisation politique et non un cartel criminel. Il demande à ce titre à bénéficier d'un traitement judiciaire différencié, similaire à celui réservé à la guérilla et aux escadrons paramilitaires.
Différentes négociations
A la fin juillet, le gouvernement colombien a présenté au Parlement une proposition controversée visant à offrir aux groupes criminels des réductions de peines ou la non-extradition en échange de leur désarmement. Depuis le début de son mandat en 2022, le président Petro essaie de négocier le désarmement des différents groupes armés, sans succès jusqu'ici.
En 2023, la Colombie comptait 253'000 hectares de cultures illicites de feuilles de coca, selon le dernier rapport de l'ONU, malgré les offensives des forces armées pour tenter de freiner les trafiquants de drogue.
Le gouvernement doit décider en septembre s'il renouvelle ou non la certification de la Colombie en tant qu'alliée dans la lutte contre le trafic de drogue et donc les financements alloués pour combattre les guérillas et les trafiquants de drogue.