Le prévenu de 53 ans, poursuivi pour favoritisme en échange de dons à son parti, a été «jugé non coupable», a indiqué à l'AFP Christina Salzborn, la vice-présidente du tribunal.
M. Strache avait été condamné en août 2021 à 15 mois de prison avec sursis, mais le jugement avait été annulé un an plus tard par la Cour d'appel, des éléments le disculpant n'ayant pas été pris en compte.
Lors de ce second procès, la juge a estimé que les procureurs n'avaient pas apporté assez de preuves pour qualifier le délit, selon les motifs de la décision rapportés par l'agence APA.
Loi modifiée contre versement?
D'après le Parquet, Heinz-Christian Strache serait intervenu pour faire évoluer la loi afin qu'une clinique privée soit rattachée à la sécurité sociale. La législation a finalement été modifiée une fois l'extrême droite parvenue au pouvoir, permettant à l'établissement de recevoir des fonds publics.
En contrepartie, le patron de cette clinique, Walter Grubmüller, était accusé d'avoir versé deux dons au puissant Parti de la Liberté (FPÖ), pour un montant total de 12'000 euros. Il avait pour sa part écopé de 12 mois de prison avec sursis et a été également acquitté mardi.
Filmé en caméra cachée
Alors vice-chancelier, M. Strache avait vu son sort basculer en mai 2019: une vidéo tournée deux ans plus tôt sur l'île espagnole d'Ibiza fuite alors dans la presse.
Filmé en caméra cachée, on le voit proposer des marchés publics à une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe, en échange d'un soutien financier.
La séquence fait l'effet d'une déflagration, provoquant l'éclatement de la coalition unissant le FPÖ et les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz et des élections anticipées perdues par l'extrême droite.
Rafale d'enquêtes
Sur le front judiciaire, l'épisode a abouti au lancement d'investigations tous azimuts contre plusieurs hauts responsables, dont M. Strache. Fin juillet, il avait également été acquitté dans le cadre d'un autre procès pour corruption.
Ces affaires de corruption ont un temps fait baisser l'extrême droite, historiquement forte en Autriche, dans les sondages. Mais le FPÖ, qui siège actuellement dans l'opposition, est redevenu le premier parti politique du pays, frôlant les 30% d'intentions de vote.
(ATS)