900 millions de personnes
Les plus pauvres sont de plus en plus menacés par le dérèglement climatique

Près de 80% des personnes pauvres dans le monde (soit 887 millions) sont directement exposées aux effets du changement climatique, selon l'ONU. Un «double fardeau» qui touche surtout l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud.
Publié: 17.10.2025 à 06:57 heures
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Un ouvrier agricole pendant la récolte dans un champ de fleurs de safran à Graaff-Reinet, en Afrique du Sud.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Près de 80% de personnes pauvres dans le monde, soit près de 900 millions de personnes, sont plus directement exposés aux aléas du réchauffement climatique. Un «double fardeau» sur lequel alerte l'ONU vendredi.

Canicule, sécheresses, inondations... «Personne n'est épargné par les impacts de plus en plus forts et fréquents du changement climatique (...), mais les plus pauvres d'entre nous sont le plus durement touchés», commente Haoliang Xu, patron par intérim du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Le PNUD et le centre de recherche Initiative d'Oxford sur la pauvreté et le développement humain (OPHI) publient chaque année l'Indice mondial de pauvreté multidimensionnelle, qui brasse désormais des données de 109 pays où vivent 6,3 milliards de personnes. Cet indice prend en compte des indicateurs comme la malnutrition, la mortalité infantile, mais aussi le manque de logements adéquats, de systèmes d'assainissement, d'électricité, ou d'accès à l'éducation.

Selon leurs conclusions, 1,1 milliard de personnes vivaient en 2024 dans une pauvreté multidimensionnelle «aiguë», dont la moitié de mineurs. Un chiffre similaire à celui de l'année précédente. Deux régions sont particulièrement touchées: l'Afrique sub-saharienne et l'Asie du Sud.

En amont de la COP30

Dans ce contexte, à quelques semaines de la COP30 au Brésil, le PNUD et l'OPHI ont voulu cette année mettre en lumière le «chevauchement» entre cette pauvreté et l'exposition à quatre risques environnementaux: chaleur extrême (au moins 30 jours dépassant 35°C), sécheresse, inondations et pollution de l'air (concentration de particules fines).

Résultat, 78,8% de ces populations pauvres (887 millions de personnes) sont exposés directement à au moins une de ces menaces, la chaleur extrême arrivant en tête (608 millions), devant la pollution (577), les inondations (465) et la sécheresse (207).

651 millions sont exposés à au moins deux des risques, 309 millions à trois ou quatre risques, et 11 millions de pauvres ont même déjà subi les quatre en une seule année. «La concomitance de la pauvreté et des aléas climatiques est clairement un problème mondial», insiste le rapport.

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