Les Bourses mondiales évoluaient en nette hausse jeudi, portées par l'engouement pour l'intelligence artificielle (IA), ravivé après les résultats spectaculaires de Nvidia, dans un marché aussi satisfait des statistiques américaines sur le marché de l'emploi en septembre.
A New York, vers 15H15 GMT, l'indice Nasdaq, à dominante technologique, grimpait de 2,03%, l'indice élargi S&P 500 prenait 1,57% et le Dow Jones 1,21%. En Europe, Paris prenait 1,06%, Londres 0,72%, Francfort 1,30% et Milan 1,35%. «Les résultats exceptionnels de Nvidia ont apaisé les inquiétudes sur l'IA», résume Neil Wilson, analyste pour Saxomarkets.
L'IA est partout
Les marchés étaient minés depuis plusieurs semaines par la crainte que les investissements massifs dans cette technologie ne constituent une bulle financière et que les valorisations des géants de la tech ne soient trop élevées.
Mais le géant américain des puces électroniques Nvidia est resté sur un rythme de croissance effréné au troisième trimestre de son exercice décalé, toujours soutenu par une demande qui «continue d'accélérer», selon son directeur général, Jensen Huang. Le bénéfice net pour le trimestre clôturé fin octobre a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, un chiffre salué à Wall Street, où l'action du groupe bondissait de plus de 5% vers 15h15 GMT.
Jensen Huang a achevé de rassurer les investisseurs en confirmant que les ventes de la Blackwell, sa puce la plus performante pour les applications IA, étaient «hors norme». «La demande de capacités de calcul continue d'accélérer», a-t-il ajouté, cité dans un communiqué. «L'IA se répand partout et peut tout faire», a encore déclaré le patron de Nvidia.
Le marché de l'emploi jugé solide aux Etats-Unis
Autre point d'attention des marchés: la publication du rapport sur l'emploi américain pour le mois de septembre. Ces statistiques auraient dû être publiées mi-octobre mais le «shutdown», qui s'est étiré durant 43 jours, a empêché la moindre publication de statistiques durant la période.
Les créations d'emplois ont progressé plus qu'attendu sur la période, avec 119'000 nouvelles embauches, nettement mieux que ce qu'attendaient les analystes, qui prévoyaient plutôt 52'000 créations d'emplois en septembre, selon le consensus publié par MarketWatch.
Sur un an, le taux de chômage est cependant passé de 4,1% à 4,4%, près de 700'000 personnes supplémentaires se trouvant sans emploi par rapport à septembre 2024. «Malgré la hausse du taux de chômage, il s'agit d'un rapport solide», commente Florian Ielpo. «57% des secteurs signalent des créations d'emplois, donc les craintes de la Fed concernant un ralentissement de l'emploi semblent peut-être injustifiées», poursuit-il.
Ces données, bien qu'anciennes, rendent difficile de «plaider en faveur de baisses de taux en décembre», ajoute l'analyste. Sur le marché obligataire, vers 15H15 GMT, le rendement de l'emprunt américain à deux ans baissait à 3,56%, contre 3,59% à la clôture la veille, et son équivalent à dix ans était à 4,11%, après 4,14% mercredi.
Walmart affiche son optimisme
La chaîne américaine d'hypermarchés Walmart (+6,21% à New York) a de nouveau relevé ses prévisions annuelles, après un troisième trimestre au-dessus des attentes au cours duquel le groupe affirme avoir continué à gagner des parts de marché et, surtout, avoir vu ses ventes sur internet bondir davantage.
Le chiffre d'affaires a atteint 179,50 milliards de dollars (+5,8%), marqué par un essor de 27% du e-commerce dans le monde, a annoncé le groupe dans un communiqué. Le bénéfice net s'est hissé à 6,14 milliards de dollars contre 4,56 milliards un an plus tôt. Le consensus des analystes de FactSet attendait respectivement 177,44 et 4,83 milliards.
Dr. Martens, du plomb dans la semelle
La marque britannique de chaussures Dr. Martens, qui tente de dépasser les difficultés rencontrées aux Etats-Unis ces dernières années, plonge de 10% à Londres après avoir prévenu que les droits de douane imposés par Donald Trump lui coûteront plusieurs millions de livres.