La police turque a procédé vendredi à 44 arrestations au sein de la municipalité d'opposition d'Istanbul, dont celles du maire de l'arrondissement central de Beyoglu et de plusieurs de ses proches conseillers, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.
Cette nouvelle vague d'interpellations pour «corruption» s'inscrit dans la continuité des arrestations ciblant depuis des mois le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation de l'opposition turque. Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, considéré comme le plus redoutable opposant au président Recep Tayyip Erdogan, avait ainsi été arrêté en mars et incarcéré dans la foulée. Son arrestation avait provoqué une contestation inédite dans le pays depuis 12 ans.
«Que des allégations calomnieuses»
Le président du CHP Özgür Özel a réagi vendredi sur X en soulignant qu'en «149 jours, la justice n'a pas réussi à produire d'acte d'accusation, parce qu'ils n'ont que des allégations calomnieuses du genre 'J'ai entendu dire ça', a-t-il moqué. Pour lui, «cette opération est une vengeance qui vise à dissimuler les dommages causés (au pays) par le gang du parti AKP» de Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002.
Outre Ekrem Imamoglu et le maire de Beyoglu Inan Güney, neuf des 26 maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et incarcéré depuis octobre, la plupart pour corruption – une accusation qu'ils nient. Les maires CHP de plusieurs autres villes du pays ont également été arrêtés.
Selon des analystes, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti grand vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du parti du président Erdogan.