Un ancien acteur porno va devenir le nouveau ministre colombien de l'Egalité, un choix controversé sur fond de changements répétés au sein du gouvernement de gauche du président Gustavo Petro. Juan Carlos Florián, qui reconnaît publiquement avoir été un travailleur du sexe et un créateur de contenus pornographiques, a été nommé à ce portefeuille créé en 2023 pour garantir l'accès aux programmes sociaux des communautés les plus vulnérables, a dit à l'AFP un responsable de la communication du gouvernement.
La création d'un ministère de l'Egalité était une promesse de campagne de la vice-présidente Francia Márquez, la première femme noire à accéder à ces fonctions dans l'histoire de la Colombie.
Francia Márquez avait pris la tête du ministère de l'Egalité mais elle a démissionné en février après des désaccords avec le président colombien et avoir dénoncé le «racisme» au sein du gouvernement. Elle a été remplacée par un autre dirigeant noir, Carlos Rosero, mais celui-ci a ensuite été accusé par le chef de l'Etat d'avoir tenté de limoger Juan Carlos Florián, alors vice-ministre. Carlos Rosero a également été accusé d'avoir limogé une fonctionnaire qui était une ex-actrice porno.
«J'ai été plus qu'un simple acteur porno»
Gustavo Petro, qui a été élu en juin 2022, a présenté le nouveau ministre comme ayant été un «acteur porno» qui travaillait avec lui lorsqu'il était maire de Bogota et ayant créé «un syndicat de travailleurs du sexe» en France, où il a vécu.
M. Florián et d'autres «ont dû s'exiler et se prostituer à Paris», a-t-il assuré. «J'ai été plus qu'un simple acteur porno», «j'ai plus de 20 ans d'expérience professionnelle au sein de différentes organisations de coopération internationale et j'ai été fonctionnaire», s'était défendu en janvier Juan Carlos Florián dans un entretien au journal El Espectador, après le tollé suscité par sa nomination au poste de vice-ministre. «Le travail du sexe est un métier comme un autre et on ne peut pas attaquer ceux qui l'exercent» et ainsi «subviennent aux besoins de leurs familles», avait poursuivi ce responsable, estimant qu'ils «font partie de la classe ouvrière».