L'UNRWA, agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, privée de l'aide financière américaine, a réclamé jeudi une contribution accrue des autres pays. Elle a menacé sinon de compromettre sa mission, notamment à Gaza.
«Nous avançons semaine après semaine, mois après mois. Je sais qu'à ce jour nous serons en mesure de verser les salaires du mois de novembre, mais je n'ai aucune visibilité quant à notre capacité à verser ceux de décembre», a détaillé son patron, Philippe Lazzarini, au cours d'une conférence de presse au siège de l'ONU.
Israël a interdit à l'UNRWA d'opérer sur son sol après avoir accusé certains de ses employés d'avoir participé à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Suite à ces allégations, les Etats-Unis, historiquement le pays le plus gros donateur de l'agence, ont suspendu leur financement.
Mission difficile à Gaza
Contrainte, du fait de la décision israélienne, de rapatrier son personnel international de Gaza et de Cisjordanie, et limitée dans ses fonctions de distribution de nourriture, l'UNRWA continue d'employer dans ces territoires 12'000 personnes, dont l'action est indispensable aux Palestiniens, a insisté Philippe Lazzarini.
«Actuellement, environ 75'000 personnes sont hébergées dans une centaine de nos locaux à travers la bande de Gaza. Au cours des deux dernières années, nous avons assuré plus de 15 millions de consultations de soins médicaux de base – aujourd'hui, la moyenne est d'environ 14'000 par jour. Nous venons tout juste de lancer, avec l'Unicef et l'OMS, une campagne de vaccination», a-t-il détaillé.
Services élargis pendant la trêve
L'UNRWA a compté que le déficit prévu entre le dernier trimestre de 2025 et le premier trimestre de 2026 s'élèverait à environ 200 millions de dollars.
«Contrairement aux années précédentes, les revenus prévus pour le premier trimestre de 2026 sont trop faibles pour absorber l'important déficit de 2025. En l'absence d'un afflux significatif de nouveaux financements, la prestation de services essentiels à des millions de réfugiés palestiniens dans la région sera compromise», a également argumenté Philippe Lazzarini dans la matinée devant une commission de l'Assemblée générale de l'ONU.
Alors que le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a assuré que l'UNRWA «ne jouerait aucun rôle» dans l'après-guerre, le chef de l'agence onusienne a observé que, «depuis la mise en place du cessez-le-feu, nous avons élargi nos services, nous les avons intensifiés».