Un crime brutal a choqué l'Italie vendredi dernier. Un homme de 32 ans a tué un Nigérian de 39 ans en plein jour, en pleine rue, sans que personne n'intervienne! L'acte de violence s'est déroulé dans la ville de Civitanova Marche, située sur la côte adriatique.
L'Italien avait poursuivi sa victime avant de la battre à mort. Auparavant, le Nigérian, connu dans la région comme vendeur de rue, avait demandé de l'argent à son futur bourreau alors que celui-ci se promenait avec sa compagne.
Aujourd'hui, celle-ci s'exprime sur ce drame inconcevable. Elena D.*, 45 ans, déclare au «Corriere della Sera»: «Notre vie et notre amour sont détruits à jamais».
«Je l'ai vu venir vers moi, couvert de sang».
Elle n'en revient toujours pas de l'acte que son compagnon, Filippo F.*, a commis. «Je l'ai vu s'approcher de moi, couvert de sang, avec un téléphone portable à la main qui ne lui appartenait pas». Elle lui aurait alors demandé ce qu'il avait fait. Il aurait répondu à voix basse: «Partons, j'ai frappé quelqu'un».
Auparavant, le couple avait rencontré Alika O.*, la victime, près de la gare, à environ 200 mètres du futur lieu du crime. Le Nigérian, qui marchait avec des béquilles, aurait demandé de l'argent au couple. Il était connu dans la ville pour aller dans les magasins «avec son style bruyant et un peu insistant» en arrêtant les gens pour leur demander l'aumône, raconte Elena D.
Alika O. l'aurait attrapée par le bras, mais elle a pu s'en défaire sans problème. «Je ne me suis pas du tout énervée», souligne-t-elle.
Pour elle, l'affaire était réglée et le couple a continué à marcher jusqu'à un magasin de vêtements afin de choisir un pantalon pour Filippo F. Elena D. est entrée dans le magasin alors que son ami était encore dehors. Lorsqu'elle est ressortie peu de temps après, il avait disparu.
La victime laisse derrière elle une femme et un enfant
Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que son compagnon avait décidé de se venger d'une «insulte insupportable», écrit le «Corriere della Sera». Des vidéos d'une caméra de surveillance montrent comment l'Italien de 32 ans a rattrapé sa victime Alika O. Ce dernier est ensuite roué de coups avec sa propre béquille, ce qui lui sera fatal.
Lors de son interrogatoire, Elena D. a raconté à la police comment elle se tenait à proximité lorsque les médecins ont tenté de réanimer l'homme à terre. «J'ai prié intérieurement pour qu'il se réveille, mais j'ai alors réalisé que je ne pouvais plus rien faire», explique-t-elle. Alika O. laisse désormais derrière lui une femme et un fils de huit mois.
Filippo F. avait des problèmes psychiques
Elena D. affirme que son compagnon n'était pas jaloux, mais qu'il voulait la protéger. «Il ne tolérait pas l'idée que quelqu'un ou quelque chose puisse me blesser. Cela déclenchait parfois son agressivité et sa colère. Mais jamais dans de telles proportions», raconte la compagne du meurtrier présumé.
Elle ajoute que son partenaire était sujet à des problèmes psychiques, mais qu'elle avait malgré tout décidé de poursuivre sa relation avec lui. Aujourd'hui, celle-ci est probablement terminée, si l'on en croit les mots d'Elena D: «En un instant, Filippo a tout détruit, nos rêves et nos projets. J'espère qu'en prison, il réalisera un jour qu'il a gâché notre vie».
* Noms connus de la rédaction